Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Stratégie

Saint-Quentin : en 2023, Confiture et Compagnie vise l'international

À Saint-Quentin, Pauline Duprez et Alice Perchenet, gérantes associées de Confiture et Compagnie, changent de locaux. Avec l'idée d'attaquer le marché B to B et l'international.

Pauline Duprez (à g.) et Alice Perchenet ont déjà reçu des prix pour la qualité de leurs produits. ©Smile & Still Photographie
Pauline Duprez (à g.) et Alice Perchenet ont déjà reçu des prix pour la qualité de leurs produits. ©Smile & Still Photographie

Prises les doigts dans le pot de confiture… et elles en redemandent. À peine trois ans après la création de Confiture et Compagnie, Alice Perchenet et Pauline Duprez, l'une aux fourneaux, l'autre à la gestion, passent à la vitesse supérieure en 2023. Les deux associées que l'on aurait pu croire destinées à un marché local, ont en effet décidé de se lancer à l'export. Ce marché, elles ont commencé à l'explorer, en s'appuyant d'une part sur la formation en commerce international de Pauline, et d'autre part sur l'accompagnement de CCI International. « On sent de plus en plus d'engouement pour la gastronomie française, notamment dans les pays asiatiques, où cela devient un produit de luxe, relève Pauline Duprez. C'est beaucoup mieux valorisé à l'international qu'en France. » Le duo lorgne donc sur l'Europe et sans doute au-delà.

Pour franchir ce cap important, les deux amies ont besoin de renforcer leur capacité de production, et leur logistique. Les 50 m2 du local qu'elles occupaient jusqu'alors n'y suffisent plus. Un déménagement est donc en cours. Elles restent à Saint-Quentin, mais installeront leur atelier (et leur boutique associée) au 19 du quai Gayant. « Nous avons commencé petit, et nous avons bien fait au vu des circonstances [ndlr, les restrictions liées à la pandémie Covid 19], commente Pauline Duprez. Mais là, avec le développement, nous avions vraiment besoin d'avoir plus grand, pour simplifier la production et la préparation des commandes. » Objectif : passer de 40 000 pots en 2022 à 70 000 en 2023.

Gagner en productivité, sans perdre en qualité

Le déménagement s'accompagnera aussi d'un investissement dans une doseuse automatique pour gérer la mise en pots. Un travail difficile, rébarbatif, et qui ne nécessite pas le tournemain de l'artisan. Alice Perchenet préfère en effet passer du temps derrière les bassines de cuivre : « En période de pointe, avant les fêtes de fin d'année par exemple, ce sont 500 à 700 pots par jour que nous produisons. Automatiser cette tâche, c'est aussi un moyen de nous préserver physiquement, et d'éviter les troubles musculo-squelettiques », poursuit celle qui était auparavant responsable QHSE. Et le tout sans prendre de risque sur la qualité.

Car cela reste un impératif pour les deux jeunes femmes. Championnes du monde de confiture 2022, catégorie insolite, avec la recette ananas – kiwi gold, elles misent sur un produit haut de gamme qui saura séduire le particulier comme les revendeurs ou les professionnels des métiers de bouche. Outre le savoir-faire d'Alice, Confiture et Compagnie mise sur un sourcing de qualité. Pour les fruits bien sûr, pour lesquels la confiturière fait preuve d'une exigence toute particulière. Mais pour le packaging aussi.

Le marché B to B en ligne de mire

En outre, le nouveau local leur permettra aussi de mieux accueillir leur clientèle, qui aura le privilège de pouvoir observer la fabrication. « C'est ce que les gens recherchent aussi aujourd'hui : de la transparence dans les produits qu'ils consomment, défend Pauline Duprez. Aucun aspect de la fabrication n'est caché. » Un argument qui vaut pour les particuliers, une cible particulièrement visée depuis 2020 par l'entreprise, mais aussi pour les professionnels. Car outre l'international, et fortes de leurs nouvelles armes, les deux associées comptent bien aussi revenir à leur idée initiale : viser un marché plus B to B, pour augmenter les volumes de vente.

« Nous nous sommes adaptées à la période du Covid en basculant toute notre activité vers les consommateurs, argumente Pauline. Mais aujourd'hui, l'engouement pour les produits locaux est un peu retombé. On inverse donc la tendance en relançant le démarchage des professionnels. » Elles se tournent donc de plus en plus vers les revendeurs (épiceries fines, fromageries, professionnels de l'hôtellerie ou de la restauration...) et n'ont plus de frontières.