Une pléiade de rendez-vous culturels à la Cité internationale de la langue française

Une offre riche et variée, mêlant les styles et pour tous publics. La Cité internationale de la langue française dévoile une programmation culturelle dense à découvrir de février à juin prochain. Foule de rendez-vous oui mais dans un esprit global de découverte de la langue française ou des langues françaises. «La langue s'exprime de toutes les manières possibles et inimaginables et les nombreuses disciplines artistiques qu'on va retrouver le prouvent, expose Paul Rondin, directeur de la Cité. La langue du rap n'est pas celle du théâtre de Molière qui n'est pas celle du créole chanté etc... Notre programmation est en fait conforme d'une certaine manière au parcours permanent de la Cité».

Emma Peters, Amadou et Mariam, Mustang...

La programmation comme le parcours permanent racontent en effet que la langue française vient du fond des siècles, de tous les continents et continue de s'inventer. Elle fait ainsi autant la part belle à la pop matinée de rap et de bossa nova de la Picarde Emma Peters (29 mars), nommée aux Victoires de la Musique, qu'à la musique africaine du duo malien Amadou et Mariam (27 juin) ou qu'au rock francais de Mustang (31 mai à la Biscuiterie à Château-Thierry). «Cette langue continue de s'augmenter et la programmation culturelle donne un aperçu du paysage linguistique actuel et du fait que le français est une langue monde, on le voit avec Amadou et Mariam qui pratiquent un français qui n'est pas celui de l'auteur français Hervé Le Tellier par exemple, note-t-il. Il ne s'agit par d'une accumulation de rendez-vous culturels mais plutôt de tirer le fil de toutes les langues françaises possibles et de toutes leurs facettes qui peuvent passer par le Mali, la Belgique, la Suisse, le Québec, Haïti. Nous sommes en cela fidèles au fait que nous soyons une Cité internationale».

Plusieurs temps forts de cette saison sont à signaler avec en fil rouge des rendez-vous d'ateliers et prises de paroles liés au projet «Portraits de territoire». «Ce n'est pas tant un temps fort qu'une manière d'essayer de dresser le portrait des habitants du territoire, précise Paul Rondin. L'an dernier, nous l'avions fait avec un scénariste de bande dessinée qui était parti à la rencontre des habitants pour écrire leurs histoires et ça avait donné lieu à des BD qu'on avait affiché dans l'espace public. Là, nous avons demande à Didier Ruiz de faire parler les gens, il y arrive en le faisant avec beaucoup de douceur, il amène les gens à parler de leur vie, c'est une démarche sensible. Nous avons envie que les gens qui habitent autour de la Cité racontent leur histoire parce que nous ne sommes pas un temple de la culture refermé sur lui-même mais bien en interaction permanente avec le territoire».

Le théâtre de Molière dans les jardins de la Reine

Si chaque rendez-vous de la programmation est un temps fort, le directeur cite le festival Paroles, 3ème édition, important parce que créé avec les trois intercommunalités les plus proches, avec beaucoup de villes et villages et recouvrant cette dimension de projet de territoire. Il aura lieu du 14 au 30 mars sur les territoires de Retz-en-Valois, des Lisières de l'Oise et de la région de Compiègne. Autre temps fort, le festival de gastronomie et de littérature francophone, 2ème édition, qui s'appelle «Des mets et des mots», parrainé par le pâtissier Pierre Hermé et marrainé par Marguerite Abouet, autrice des BD Aya de Yopougon. Grands chefs et grands auteurs de la francophonie viendront ainsi partager avec le public du 16 au 18 mai.

D'autres rendez-vous importants se profilent à l'été quand la Cité s'ouvre sur ses parcs et jardins : une saga sur la vie de Molière le 27 juin donnée dans les Jardins de la Reine, clin d’œil au fait que Molière a joué au Château de Villers-Cotterêts devant Louis XIV. Et plus loin dans le parc et à la lisière de la forêt de Retz, des balades extraordinaires sont prévues les 14 et 15 juin. «C'est le public qui se promène à travers la forêt et qui rencontre des artistes de tous ordres, musiciens, acteurs, circassiens qui lisent des textes et font des performances et c'est assez joli puisqu'on se balade en forêt et on découvre des artistes», illustre le directeur.