Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Quelle place pour le manager au sein des associations ?

Quelle place pour le manager au sein des associations ?

À travers des ateliers thématiques, une quarantaine de chargés de mission, directeurs d’association, représentants institutionnels ou membres du Mouvement associatif ont tenté de se pencher sur l’épineux sujet du management lors d’une conférence pour un emploi associatif. En Hauts-de-France, on comptabilise actuellement 12 000 associations employeuses qui rassemblent 171 000 salariés dont 155 000 équivalents temps plein.

L’ENCADREMENT ASSOCIATIF

« Lorsque je suis arrivée, j’ai rencontré des salariés en souffrance, qui avaient l’impression d’être peu considérés », raconte Karla Mraz, directrice de l’AAC Tennis depuis un an et demi. La structure associative fondée en 1904 compte 20 salariés pour quelques 700 adhérents. « En tant que manager, je n’étais pas préparée à cela. Il ne fallait pas brutaliser davantage les salariés », poursuit-elle. Un témoignage qui rejoint celui de Sandra Fergani, déléguée territoriale en charge de l’animation au sein de l’association Léo Lagrange. « Le mot management était tabou. Je n’étais pas formée lorsque je suis devenue manager. On doit tout inventer, faire redescendre les informations, vulgariser les procédures, faire un point sur les compétences de chacun, créer un sentiment d’appartenance… », souligne-t-elle. Autour de la table, les participants acquiescent. Dans le monde associatif, n’y a-t-il pas une réticence à l’organisation hiérarchique tirée de l’entreprise ? « Il faudrait peut-être inventer un cadre différent, plus horizontal », avance l’un d’entre eux.

PRÉVOIR L’AVENIR

Sur une autre table ronde, on s’intéresse à l’impact des ordonnances de la loi travail et la suppression d’une bonne partie des contrats aidés sur les associations. Des changements législatifs que vont devoir gérer les managers associatifs. « Nous avions un contrat aidé qui s’occupait en partie de l’accueil. Je ne sais pas vraiment comment nous allons faire », souffle une participante venue de Lille. « Moi j’ai été démarchée pour que l’on prenne un service civique à la place », ajoute une directrice de structure d’aides aux femmes en difficulté. « On est dans la précarité la plus extrême. C’est une politique du chiffre qui va dévoyer le principe même du service civique », s’énerve un membre du Mouvement associatif. L’ambiance est morose et tous pressentent que certaines structures, déjà fragiles, mettront la clé sous la porte en 2018.