Les Galets Bleus de Cayeux
L’hôtel-restaurant trois étoiles a connu une fréquentation à la hausse cet été. Mais les propriétaires, Dorothée et Yvan Achard, s’inquiètent pour la fin d'année.
Enfants de Cayeux-sur-Mer, Dorothée et Yvan Achard étaient installés depuis 14 ans dans un restaurant du Tréport quand ils ont eu envie de revenir sur la côte picarde. Ils ont cherché de longs mois avant de trouver un immeuble sur le front de mer de Cayeux-sur-Mer appartenant à la PEP 80. Ils ont aménagés sur trois niveaux (rez-de-chaussée et deux étages) 600 des 1 000 m² de l’ensemble. En mars 2016 ouvraient Les Galets Bleus, abritant notamment une salle de restaurant d’une quarantaine de couverts, une terrasse d’une trentaine de places et douze vastes chambres, dont huit ont vue sur la mer. Ils ont comblé un manque de chambre d’hôtels dans une station balnéaire qui ne demande qu’à se développer.
« C’était une belle opportunité. Nous sommes très contents du bilan depuis quatre ans », confie le couple, qui propose une cuisine traditionnelle du bord de mer. Comme tous les professionnels de leurs secteurs, leur équilibre est fragilisé par la pandémie de Covid, la fermeture d’abord durant de longues semaines, un assureur qui ne leur offre que deux mois de cotisation… Ils ont proposé de la vente à emporter pour montrer eux clients qu’ils étaient là pour eux : « Eux nous ont démontré qu’ils étaient là pour nous », souligne le couple.
Heureusement, la mise en place du chômage partiel a permis d’alléger la masse salariale de leurs quatre employés et un prêt cautionné par l’État a été souscrit pour anticiper les charges fixes, les salaires… « On n’y a pas touché », précisent Dorothée et Yvan Achard. Cette somme est désormais destinée à parer à toute mauvaise surprise pouvant arriver…
Un meilleur été
Car si les clients sont là et même plus nombreux que l’été dernier, cela ne va pas compenser les pertes : « Dès l’annonce de la fin du confinement, les gens se sont précipités. Ils voulaient sortir. Ce sont des locaux de la région, de touristes de l’Est de la France, des personnes qui ont des résidences secondaires mais aussi des Belges. Malgré la distanciation sociale mise en place au restaurant et qui nous a fait perdre un tiers de couverts, le mois de juin était plutôt bien. Nous essayons de travailler comme avant en ayant moins de places et sans saisonniers. En juillet, nous avons dû refuser des clients au restaurant et l’hôtel a été aussi bien fréquenté. Août a aussi été un bon mois. En septembre, les retraités sont là. Nous avons plus de personnes que d’habitude. Nous devons aussi dire non à beaucoup qui veulent déjeuner chez nous », regrettent-ils.
Distance d’un mètre entre les tables, plus de buffet pour le petit déjeuner, absence des journaux, retrait du séchoir à cheveux qui est prêté sur demande, gel hydroalcoolique, masques de protection, produits désinfectants… La Covid a fait grimper la facture.
Alors que les craintes d’une seconde vague se font de plus en plus alarmantes, le couple croise les doigts pour la fin d’année : « Si ça repart, même si nous ne sommes pas confinés, les gens ne vont pas trop bouger, prévoit t-il. D’habitude, nous travaillons bien durant les vacances de la Toussaint, à Noël… »