Le canal Seine-Nord, un chantier accessible aux petites et moyennes entreprises
Estampillé “Grand Chantier”, le projet canal Seine-Nord Europe doit impliquer petites et moyennes entreprises du territoire. Dans ce but, un questionnaire a été envoyé à quelque 5 000 structures pour connaître leurs besoins et leurs attentes.
Souvent présenté comme une opportunité pour la région comme pour les entreprises, le canal SeineNord Europe, qui a fait longtemps figure d’arlésienne, semble être désormais sur de bons rails, 2016 devant même être une année charnière pour le projet. Afin d’impliquer les petites et moyennes entreprises du territoire, une grande concertation a été lancée pour connaître leurs besoins et leurs attentes.
Interroger les entreprises Pour l’instant, cette initiative se traduit par un questionnaire envoyé à 5 000 entreprises implantées sur les cinq départements de la région, mais aussi en Île-de-France et en Normandie entre décembre et janvier, puis entre février et mars. Le taux de réponses est évalué à 20%. « L’objectif premier est de recenser les entreprises intéressées par le projet dans différents domaines : il y a celles qui participeront aux chantiers (BTP) bien sûr, mais aussi celles qui peuvent s’investir de façon connexe [restauration, l’hébergement, le transport] ou encore les utilisateurs, ceux qui pourront transporter des matériaux pendant le chantier, mais aussi après », explique Gabriel Sanchez, responsable de la concertation et du développement économique chez l’assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) du groupement SETEC/Royal Haskoning qui gère les relations avec les partenaires et les territoires. En plus de ce recensement, le questionnaire a permis de faire le point sur les moyens actuels de ces entreprises, ce qu’elles souhaitent développer ou encore leurs connaissances des marchés publics. « Pour l’élaboration de ce questionnaire, nous nous sommes appuyés sur les CCI du territoire, mais aussi les branches professionnelles et les communautés de communes », souligne Gabriel Sanchez. Cette initiative a fait face à trois types de réaction : d’abord les enthousiastes, qui attendent avec impatience le lancement des travaux, les plus timorés qui regardent le projet avec scepticisme et enfin les étonnés. « Nous nous sommes rendus compte que beaucoup d’entreprises de service comme l’hôtellerie, la restauration ou le transport de personnes ne s’attendaient pas à être sollicitées dans le cadre du chantier », pointe Gabriel Sanchez.
Un outil de service À partir de ces résultats, restitués une première fois en début d’année puis fin mars auprès d’un comité de pilotage, la réflexion s’est engagée autour de la mise en place d’un outil qui va véritablement rendre service aux entreprises et aux salariés de la région. « Ce que l’on commence à ressentir aujourd’hui, c’est que les entreprises ont besoin d’informations, comme un calendrier des marchés publics et une aide juridique, pour pouvoir y répondre. Notre outil devra aussi permettre de faciliter la mutualisation de moyens et la création de groupements. Enfin, pour les employés, il faut pouvoir centraliser les informations pour l’hébergement, le transport ou l’administratif », note Gabriel Sanchez. Pour l’instant, cet outil n’a pas encore de forme définie, il pourrait peut-être prendre la forme d’un site Internet ou d’une plate-forme interactive avec échange de documents. La réflexion est ouverte.
D. L.-P.