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LA FERME DE BRIE, LE DÉFI DU BIO

LA FERME DE BRIE, LE DÉFI DU BIO

À quelques kilomètres de Laon, en bordure de la forêt de Saint-Gobain, le couple Woronoff a fait le pari de produire bio depuis le début des années 1980. Après toutes ces années, ce choix apparaît toujours comme une évidence à leurs yeux.

Lorsqu’ils s’installent sur les terres familiales, à Brie en 1982, il est évident pour le couple Woronoff que c’est pour développer une agriculture biologique. « Avant, je menais une carrière d’avocat. Je suis devenu agriculteur justement parce que je trouvais ça intéressant de produire du bio. C’est passionnant de cultiver de cette manière, de valoriser la terre. Si c’était pour faire de l’agriculture conventionnelle, je serai encore avocat à l’heure qu’il est », explique Emmanuel Woronoff. Aujourd’hui, le couple produit des céréales et des pommes de terre, ainsi que de la viande bœuf et de veau. Le tout, intégralement en bio. Mais en 36 ans, la production de la Ferme de Brie a eu le temps d’évoluer. Ainsi, pendant un certain temps, le couple produisait également du fromage, du lait, et élevait chèvres et moutons. Le nombre de vaches a même dépassé les 200 têtes, alors qu’il n’est plus que de 90 actuellement.

TOUT UN SAVOIR-FAIRE

Lorsqu’un producteur qui cultive en conventionnel (utilisation de produits chimiques autorisée) souhaite convertir son activité en agriculture biologique, il doit se former afin d’apprendre de nouvelles méthodes de production. En se lançant directement dans le bio, le couple Woronoff n’a pas eu à traverser cette phase d’adaptation. Il n’en est pas moins que développer une agriculture biologique exige un véritable savoir-faire. « Ce n’est pas toujours évident, mais on apprend avec l’expérience. Que ce soit pour la gestion des mauvaises herbes ou du taux d’azote, par exemple, nos méthodes de travail ont beaucoup évoluées », admet Emmanuel Woronoff. Pour garder son label Agriculture biologique (AB), le domaine de la Ferme de Brie est contrôlé au minimum une fois par an. Au cours des contrôles, l’ensemble de l’exploitation est parcourue, ainsi que la comptabilité et les cahiers de culture. « On pourrait avoir des prélèvements en cas de suspicion », précise l’agriculteur.

LE BIO EN MOUVEMENT DANS LES HAUTS-DE-FRANCE

Bien que la région des Hauts-de-France semble un peu à la traîne en matière d’agriculture biologique (voir encadré), il y a une véritable dynamique. Selon l’Agence Bio, institution française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, c’est même l’une des régions de France où le nombre de producteurs bio à le plus augmenté l’année dernière (+21,1%). Ce mouvement vient notamment des consommateurs qui réclament de plus en plus des produits issus de l’agriculture biologique. De plus, les agriculteurs ont démontré que cette méthode de production est viable. « C’est un système qui fonctionne, et on améliore en permanence nos techniques. Ainsi, on n’est plus isolé comme avant », affirme Emmanuel Woronoff, faisant notamment référence à l’association Bio en Hautsde-France qui regroupe les différents producteurs de la région. La dynamique touche également les chambres d’agriculture, qui reconnaissent les bienfaits de l’agriculture biologique, tant au niveau écologique qu’économique. « Il y a une bonne connivence avec les chambres, même si les agriculteurs et les associations restent le moteur du bio dans la région », précise l’exploitant agricole.