Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

L’ESAT Picardie Ateliers d’Amiens ouvre une blanchisserie

Le linge est soigneusement étiqueté pour ne permettre aucune erreur.
Le linge est soigneusement étiqueté pour ne permettre aucune erreur.

 

La blanchisserie fonctionne autour du système de la "marche en avant".

La blanchisserie fonctionne autour du système de la "marche en avant".

C hristian Hennerez, à la tête de l’ESAT Picardie Ateliers d’Amiens depuis cinq ans, souhaitait diversifier les actions de la structure qui proposait jusque-là des activités de conditionnement et d’espaces verts. Deux pistes ont alors été explorées, celle d’une cuisine centrale et celle d’une blanchisserie industrielle. « Je voulais apporter un vrai service aux entreprises et le besoin de blanchisserie industrielle existe », explique Christian Hennerez. Le projet a été soumis à l’ADAPEI 80, association gestionnaire de l’ESAT, qui a participé à l’initiative à hauteur de 200 000 euros, un apport qui a permis l’emprunt de 1,3 million d’euros.

Label RABC

J’ai suivi une formation organisée par le fabricant d’électroménager Electrolux qui a développé un vrai concept de blanchisserie à destination des ESAT. Les séminaires proposés sont très complets ce qui permet de se sentir épaulé », indique Christian Hennerez. Une fois ces connaissances acquises l’installation des machines effectuée, l’ESAT s’est attelé un autre défi, celui de l’obtention du label Risk Analysis and Biocontamination Control RABC). Une méthode synonyme de qualité, seule référence existante aujourd’hui dans le secteur de la blanchisserie et incontournable pour ESAT qui traite uniquement du linge issu de structures professionnelles. « Le linge doit être pur et indemne de toute bactérie puisque nous nous adressons à des clients comme des EPHAD, des industriels, des hôtels, des centres d’hébergement ou des salons de coiffure ou d’esthétique. » Lorsque la camionnette chargée du ramassage arrive à la blanchisserie, le linge est automatiquement scanné à l’aide d’un code barre pour permettre sa traçabilité tout au long du processus. Le linge sale et propre ne devant jamais être en contact, les machines à laver possèdent un hublot de chaque côté du sas. Pour compléter l’équipement, l’ESAT s’est munie de quatre séchoirs, d’une sécheuse repasseuse et de tables à repasser. Le linge est ensuite plié et étiqueté en fonction de sa provenance avant d’être ensaché et livré à son destinataire. L’opération complète ne prend en moyenne que 72 heures

Le linge est soigneusement étiqueté pour ne permettre aucune erreur.

Le linge est soigneusement étiqueté pour ne permettre aucune erreur.

Montée en compétence

Cela fait trois ans que je travaille à l’ESAT, avant j’étais à l’atelier livre. J’ai eu envie d’essayer cette nouvelle activité et ça me plait beaucoup. Je me sens très bien ici », explique Amandine Lebesgue, une des 20 salariés qui travaille désormais à la blanchisserie. Encadrés par deux moniteurs, tous ont appris ici à respecter un processus très encadré, notamment au niveau des consignes d’hygiène. Christian Hennerez espère d’ailleurs pouvoir sanctionner cet apprentissage par des VAE puisqu’il existe un CAP Blanchisserie. Le service a également permis à plusieurs travailleurs handicapés de passer leur permis de conduire afin de s’occuper des collectes de linge. Sur six salariés présentés, quatre ont passé l’examen avec succès.