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Innovation : HDFID aux côtés des entreprises

Mardi 10 mars, le Medef Somme organisait dans ses locaux d’Amiens une matinale dédiée à l’innovation. "Innover plus, innover mieux", oui mais comment ? La réponse avec les représentants de Hauts-de-France Innovation Développement (HDFID), venus présenter l’agence et ses services aux chefs d’entreprise.

Antoine Macret, directeur de HDFID.
Antoine Macret, directeur de HDFID.

Créée à l’initiative de la Région Hauts-de-France, HDFID est issue de la fusion entre l’Agence régionale de l’innovation (ARI) Picardie et Nord France Innovation Développement (NFID) et se veut aujourd’hui « la porte d’entrée unique de l’innovation régionale avec un positionnement très affirmé ». L’agence a pour principale mission d’accompagner, coordonner et animer l’innovation en région et de sensibiliser les entreprises pour qu’elles n’hésitent pas à faire appel aux services de ses équipes. Arnaud Riquier, à la tête de la direction de l’Innovation et de la performance industrielle à la Région (une quinzaine de personnes et un budget annuel de 25 millions d’euros) a détaillé le rôle dévolu à cette direction opérationnelle : « Il s’agit d’accompagner les entreprises et les territoires dans leur dynamique d’innovation. Nous intervenons en accompagnement direct et indirect, en finançant des dispositifs pouvant être appuyés par différents organismes comme HDFID ou BPIfrance et en aidant à la mise en place d’ingénierie d’appui à l’entreprenariat innovant, à Amiens c’est le cas par exemple avec le cluster. » La Région entretient donc des liens très étroits avec HDFID, puisqu’elle gère le financement et l’accompagnement de l’ensemble de l’éco-système d’innovation dans les Hauts-de-France (pôles de compétitivité, centres techniques, de transfert, HDFID).

“L’innovation n’est pas seulement réservée à ceux qui savent faire”

Au service des entreprises

« Nous sommes une jeune région, mais les directives de l’exécutif sont assez claires : un enjeu de proximité pour qu’aucun territoire ne soit perdant avec la fusion, avec une couverture physique optimale pour les entreprises », a rappelé Arnaud Riquier. Concrètement, il s’agit de donner les mêmes chances à toutes les entreprises des Hauts-de-France. L’autre enjeu touchant l’innovation, c’est celui de la simplicité, avec un message : « L’innovation n’est pas seulement réservée à ceux qui savent faire. »  La Région s’est donc fixée comme mission d’en faciliter l’accès via ses dispositifs d’accompagnement, avec une obligation de résultats. « Le “support” Innovation n’est pas pour nous une fin en soi, a insisté Arnaud Riquier. C’est pour les entreprises un élément de compétitivité, de développement de business, de différenciation, de créations d’emploi. C’est dans ce sens que nous devons travailler. »

Les entreprises qui innovent voient en moyenne leur chiffre d’affaires croître de 10% (source Commission européene). (C)AdobeStock


Complémentaires, la Région et HDFID travaillent ensemble au quotidien, pour apporter une offre complète : les demandes entrantes des entreprises sont traitées par les équipes de la Région, celles de HDFID ont pour recommandation elles d’aller plus loin et de prospecter afin de sensibiliser, identifier et susciter des projets. Pour ce faire, Hauts-de-France Innovation Développement emploie une quarantaine de personnes réparties dans cinq services avec des antennes à Amiens, Senlis, Valenciennes et Étaples. « Notre raison d’être, c’est effectivement d’être au service des entreprises et d’assurer leur montée en compétences en matière d’innovation. Avec trois principales missions : le développement de l’entreprenariat, l’accompagnement des start-up et entreprises pour l’innovation et la performance industrielle et d’être fonction support de la Région sur les politiques de développement économique », a résumé son directeur Antoine Macret. HDFID a également en charge l’identification des appels à projets européens qui peuvent intéresser les entreprises et de potentiels partenaires nationaux et internationaux, en essayant de créer des interconnexions entre les entreprises de la région. « Nous disposons aussi d’un Centre d’études et d’aide à la décision (CEAD), a poursuivi Antoine Macret. Un service qui gère plusieurs outils de la Région, comme le chéquier Starter [ndlr, dispositif d’accompagnement dans la création/ reprise d’entreprise], la base de données commune Astride qui permet d’avoir un regard optimisé pour éviter les doublonnages en matière de prospection d’entreprises. » Le CEAD assure en parallèle des veilles orientées sur les domaines d’activités stratégiques identifiés par la Région, et déclinés en sept thèmes dont la mobilité, la bio-économie et la santé. « Cette gestion des données poussée nous permet de travailler sur la prospection et d’identifier des entreprises à potentiel innovation à contacter », a expliqué le directeur.

L’innovation au sens large

Responsable du service Entreprises, Jean-Pierre Leac est lui revenu plus spécifiquement sur les dispositifs d’accompagnement de HDFID aux entreprises et start-up : « Quel que soit le domaine d’activités, l’âge de l’entreprise, sa taille… Lorsqu’une entreprise a une volonté d’innovation ou de développement, nous pouvons être en soutien de la stratégie du dirigeant. » Selon une étude de la Commission européenne, les entreprises qui innovent voient leur chiffre d’affaires croître en moyenne de 10%, contre une stagnation, voire une récession du CA pour celles qui n’innovent pas. « L’innovation n’est pas seulement technologique, ça peut être juste une bonne idée, le développement d’une nouvelle offre, d’un nouveau projet ou service, etc. Nous essayons de regarder l’innovation sous toutes ses facettes et pouvons accompagner les entreprises, humainement et financièrement, à toutes les étapes », a rappelé Jean-Pierre Leac.

« L’innovation n’est pas seulement réservée à ceux qui savent faire »

Les entreprises ne doivent pas hésiter à faire appel à HDFID si : elles souhaitent renforcer leur capacité à innover (sans projet précis en tête), elles ont un projet et souhaitent le faire aboutir, elles veulent améliorer leur performance (avec un diagnostic “Industrie du futur”). « L’entreprise a plus ou moins de capacité à innover, en fonction de la vision du dirigeant, des pratiques RH, de la culture entreprise… Ce que nous appelons le management de l’innovation, et pour lequel nos équipes sont formées, en sensibilisation ou accompagnement. » HDFID a notamment développé un serious game baptisé Innovarium, avec des sessions de deux ou trois heures in situ, qui permet d’aborder l’ensemble des thèmes liés à ce management de l’innovation, « et de faire comprendre que l’innovation, c’est l’affaire de tous dans l’entreprise ».

Pour les entreprises ayant déjà intégré l’importance de l’innovation, HDFID propose un diagnostic – Innoscan – suivi de préconisations pour améliorer le management de l’innovation, avec un benchmark ciblé des entreprises du même secteur, grâce à une base de données de plus de 8 000 entreprises européennes. « C’est quand l’entreprise a tous les voyants au vert et qu’elle va bien qu’il faut se lancer dans ce type de démarches », a conseillé Jean-Pierre Leac.

Reportage réalisé avant confinement.


Les chiffres 2019 de HDFID

  • 1 000 entreprises accompagnées et sensibilisées.
  • 500 projets accompagnés.
  • Plus de 100 diagnostics “Industrie du futur” financés (avec un objectif de 200 par an).