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Croissance : pas de retour au niveau d'avant crise avant 2023

L'impact économique du deuxième confinement sera moins négatif que celui du premier, mais il ne faut pas espérer de retour au niveau d'activité d'avant crise avant 2023, d'après une étude d’Euler Hermès. Et des pans entiers de l'économie (tourisme, restauration...) resteront durablement marqués par la crise.

L'activité économique en France devrait rebondir modérément, avec une croissance de 3,4% du PIB au premier trimestre 2021. (C)AdobeStock
L'activité économique en France devrait rebondir modérément, avec une croissance de 3,4% du PIB au premier trimestre 2021. (C)AdobeStock

 

L’impact économique du deuxième confinement devrait être moins important que le premier, d’après l’étude “Retour du confinement en France et en zone euro : combien ça coûte ?”, publiée par Euler Hermès, spécialiste de l’assurance crédit, le 6 novembre. Et dans l’hypothèse de mesures sanitaires qui restent strictes en janvier et février 2021, l’activité économique en France devrait rebondir modérément, avec une croissance de 3,4% du PIB au premier trimestre 2021.

Au total, sur la zone euro, l’impact négatif du reconfinement au quatrième trimestre 2020 devrait être 30 à 60% moins sévère qu’au printemps dernier, en raison de son caractère moins strict : moins de secteurs voient leur activité stoppée, et les écoles demeurent ouvertes. En revanche, les gouvernements pouvant être moins enclins que l’été dernier à assouplir rapidement les mesures sanitaires post-confinement, la reprise attendue au premier trimestre de l’année suivante devrait se révéler plus modérée qu’initialement prévue.

Dans la zone euro, la reprise sera « décalée, mais pas annihilée », estime l’étude. Les trois derniers mois de 2020, l’activité devrait se contracter de 4,1%, ce qui aboutira à une croissance de  -7,6% pour l’ensemble de l’année. Et le rebond attendu au trimestre suivant devrait se limiter à  +1,9%. La reprise devrait se confirmer au fur et à mesure de l’année 2021, notamment grâce à l’espoir qu’un vaccin soit trouvé, hypothèse qui semble se confirmer, avec les annonces sur l’efficacité de leurs candidats-vaccins en dernière phase de test de Pfizer et de Modica. Au total, la croissance économique de la zone euro devrait atteindre +4,1% en 2021. Toutefois, « cela ne suffira pas pour retrouver les niveaux de 2019, et le risque de hausse des défaillances d’entreprises, de hausse du chômage et de pression sur le secteur bancaire en zone euro persistera durant toute l’année prochaine », pointent les analystes de Euler Hermès.

“La seconde vague de l’épidémie laissera des traces sur l’économie française”

Une reprise progressive, dans l’hypothèse – confirmée – d’un vaccin

Globalement, l’évolution de l’économie française est en ligne avec celle de la zone euro. Certes, ce troisième trimestre, elle a connu un rebond important (+18,2%), mais ce dernier a été brutalement stoppé. Le deuxième confinement devrait amputer l’activité française de 16% (contre -30%, lors du premier confinement). Et sur l’ensemble de l’année, dans l’hypothèse où le confinement se prolonge jusqu’à la mi-décembre, pour être ensuite suivi  par des mesures moins strictes, le PIB national devrait se contracter de 7,1% au quatrième trimestre 2020. Au total, sur l’année, le PIB devrait donc chuter de 10%.

Et l’an prochain, la croissance économique en France devrait atteindre +6,2%, d’après Euler Hermès. La reprise devrait se faire progressivement, fruit d’une sévérité graduellement décroissante des mesures sanitaires (strictes en janvier et février, assouplies en mars). Au premier trimestre, la croissance devrait se limiter à  +3,4%, pour se confirmer ensuite.

Mais ces projections positives ne doivent pas masquer le fait que le niveau d’avant crise ne reviendra pas avant le premier trimestre 2023. « La seconde vague de l’épidémie laissera des traces sur l’économie française, et les pertes sont déjà lourdes pour de nombreux secteurs (tourisme, hôtellerie-restauration, loisirs, transports, commerce de détail) », souligne l’étude. Autre problème sur l’avenir : les mesures déjà prises par le gouvernement pour soutenir l’économie et celles à venir pèsent lourdement sur la dette publique. D’après Euler Hermès, celle-ci se creusera à 117,5% du PIB en 2020, et à 120% en 2021 (contre 98% du PIB, en 2019).