Avec Prospa, le groupe PRM poursuit son développement
Nicolas Blangy est à 49 ans le dirigeant de la troisième génération du groupe PRM & Associés à Amiens. PRM, ou Peinture et Revêtement Moderne, est composé de plusieurs sociétés dans la Somme, spécialisées comme son nom l'indique, dans la production de peinture pour l'industrie et les travaux en bâtiment. Tout nouveau président du Medef 80, il pense pour ses sociétés, autant que pour ses adhérents entrepreneurs, au développement de l'activité économique et industrielle du territoire.
![Nicolas Blangy, PDG du groupe PRM. © Cyrille Struy](/thumbs/1368×1026/articles/2025/02/copie-0-Prospa-Longpre-les-Corps-Saints-20250120-034.jpg)
Nicolas Blangy, comment débute
votre histoire familiale avec le groupe PRM & Associés ?
PRM est un groupe familial depuis que
mon grand-père Jacques a racheté l'entreprise en dépôt de bilan
en 1976. Il était ingénieur dans les travaux publics, il avait
commencé dans cette société après-guerre et en était devenu le
directeur. Les Trente Glorieuses et les opportunités de l'époque
avaient permis cette acquisition. Mon père Jean-Jacques avait pris
la suite dès 1978. Le groupe comprend aujourd'hui plusieurs
sociétés : Prospa, une usine de fabrication de peintures pour
l'industrie à Longpré-les-Corps-Saints, Côté Peint à Amiens et
Doutreleau à Abbeville qui réalisent des chantiers de peinture en
bâtiment, Mur et Sol à Amiens pour le revêtement de sol.
À quel moment décidez-vous de
poursuivre l'histoire familiale ?
Mon arrivée dans le groupe correspond
au rachat de Mur et Sol en 2000 dont je prends la direction. Je
reprends la présidence du groupe quelques années plus tard, en
2009. Si nous regardons sur ces cinquante dernières années, on ne
peut que constater que les sites industriels et notamment dans la
peinture, ne sont plus si nombreux que cela aujourd'hui. Nous sommes
même avec Prospa l'un des derniers de la région, c'est la
désindustrialisation française que nous payons aujourd'hui en
faisant fabriquer ailleurs. Et comme mon père l'avait toujours voulu
aussi, nous avons conservé cette activité industrielle à
Longpré-les-Corps-Saints. Ce n'est pas facile, il y avait 78
personnes à la reprise du site, nous sommes aujourd'hui 26 à Prospa
car il est très compliqué d'être compétitif dans l'industrie en
France. Nous sommes soumis aux réglementations imposantes, à la
fiscalité lourde, à des marges qui diminuent... C'est très
difficile mais nous sommes toujours là en 2025.
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Comment analysez-vous l'évolution
des secteurs d'activités de vos sociétés ?
Pour ce qui est de l'industrie avec
Prospa, on peut dire qu'elle est en repli depuis la dissolution de
l’Assemblée Nationale. Beaucoup de nos clients ont recours au
chômage partiel. Nous-mêmes sommes contraints d’utiliser aussi ce
dispositif depuis janvier. Notre objectif est maintenant de trouver
de nouveaux clients. Concernant l'activité sur nos chantiers, le
logement neuf est en grande difficulté. Nous avons alors fait le
choix après le covid de nous recentrer sur d’autres marchés,
notamment sur la rénovation énergétique. L’isolation thermique
par l’extérieur est devenue une activité importante pour nous. Il
y a encore des chantiers qui démarrent dans notre département,
cependant, on sent un fort attentisme dû à la situation politique
nationale. Des projets sont reportés, certains ne sortiront plus.
Comme dans l’industrie, le manque de visibilité politique commence
à coûter cher économiquement.
Est-ce une situation économique
spécifique à la Somme et la Picardie ?
Nous sommes économiquement un petit
territoire situé entre les deux «mastodontes» que sont Lille et
Paris. Ces deux territoires ont tendance à tout attirer vers eux.
Nous devons donc travailler sur notre attractivité et mettre en
avant nos atouts. Il est plus facile de vivre et d’élever des
enfants dans notre région qu’à Paris ou à Lille par exemple.
Même si elles peuvent être grandement améliorées, les liaisons
ferroviaires vers Paris et Lille sont rapides et régulières. Les
autoroutes desservent bien notre territoire. La liaison Amiens –
Roissy est également un enjeu fort, le service devra être régulier.
La situation en Picardie reste compliquée comme partout en France,
avec une baisse des investissements, le recul de la consommation, une
hausse des défaillances…
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Où voyez-vous une perspective de
développement ?
L'objectif principal est de trouver des
nouveaux clients et des nouveaux marchés pour pouvoir réinvestir.
Il faut rentrer dans cette spirale positive pour créer des emplois,
créer de l'activité. En tant qu'Amiénois je suis très attaché au
territoire, j'ai envie de le développer, mais il n'y a pas que la
Picardie. Les clients sont partout, il faut aller chercher l'activité
là ou elle est.
Y-a-t-il une problématique de
recrutement ?
Bien sûr, trouver un commercial est
compliqué, de la même façon pour un métreur ou un chef d’équipe
peintre. Et pourtant la région n'est pas épargnée par le chômage,
c’est frustrant. Nous formons donc des jeunes. Le personnel a
changé et c’est normal, la société change. Nous devons nous
adapter et transmettre nos valeurs.
Est-ce aussi une autre façon
d'aborder la fonction de chef d'entreprise ?
Je ne pense pas que la fonction de chef
d’entreprise ait changé. Il faut être à l’écoute de ses
marchés, être proche de ses collaborateurs. Même s'il reste le
décideur «en dernier ressort», la direction d’une entreprise est
participative. Il faut savoir s’entourer de collaborateurs
meilleurs que vous. En cela, les syndicats patronaux sont un bon
endroit pour partager entre chefs d’entreprise. Le Medef par
exemple, mais aussi la Fédération française du bâtiment
permettent d’échanger sur des thématiques que nous rencontrons au
quotidien, on se sent moins seul quand on partage ses problèmes avec
ses pairs.
En chiffres
8 M€ de chiffre d'affaires pour l'entreprise Prospa / 17 M€ de chiffre d'affaires pour le groupe PRM
2 000 tonnes par an de peintures produites à Prospa
26 salariés chez Prospa / 100 salariés dans le groupe PRM
Nicolas Blangy prend les rênes du Medef 80
Stephan de Butler d'Ormond a officiellement passé la main de président du Medef de la Somme à son successeur, Nicolas Blangy. La passation de pouvoir s'est faite ce jeudi 30 janvier à l'occasion de la cérémonie des vœux 2025 du syndicat patronal, en présence du président du Medef national, Patrick Martin. Déjà vice-président du Medef 80, Nicolas Blangy entend poursuivre l'action de son prédécesseur, avec l'objectif de «représenter et défendre les intérêts des organismes et des entreprises de la Somme jusque dans les hautes instances de l'Etat. L'action syndicale patronale étant l'ADN du Medef», pour le nouveau président départemental, il compte «redonner envie au patronat de s'investir dans tous les domaines et pour tous les mandats représentatifs, loin de la politique de la chaise vide».
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