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Avec Prospa, le groupe PRM poursuit son développement

Nicolas Blangy est à 49 ans le dirigeant de la troisième génération du groupe PRM & Associés à Amiens. PRM, ou Peinture et Revêtement Moderne, est composé de plusieurs sociétés dans la Somme, spécialisées comme son nom l'indique, dans la production de peinture pour l'industrie et les travaux en bâtiment. Tout nouveau président du Medef 80, il pense pour ses sociétés, autant que pour ses adhérents entrepreneurs, au développement de l'activité économique et industrielle du territoire.

Nicolas Blangy, PDG du groupe PRM. © Cyrille Struy
Nicolas Blangy, PDG du groupe PRM. © Cyrille Struy

Nicolas Blangy, comment débute votre histoire familiale avec le groupe PRM & Associés ?
PRM est un groupe familial depuis que mon grand-père Jacques a racheté l'entreprise en dépôt de bilan en 1976. Il était ingénieur dans les travaux publics, il avait commencé dans cette société après-guerre et en était devenu le directeur. Les Trente Glorieuses et les opportunités de l'époque avaient permis cette acquisition. Mon père Jean-Jacques avait pris la suite dès 1978. Le groupe comprend aujourd'hui plusieurs sociétés : Prospa, une usine de fabrication de peintures pour l'industrie à Longpré-les-Corps-Saints, Côté Peint à Amiens et Doutreleau à Abbeville qui réalisent des chantiers de peinture en bâtiment, Mur et Sol à Amiens pour le revêtement de sol.

À quel moment décidez-vous de poursuivre l'histoire familiale ?
Mon arrivée dans le groupe correspond au rachat de Mur et Sol en 2000 dont je prends la direction. Je reprends la présidence du groupe quelques années plus tard, en 2009. Si nous regardons sur ces cinquante dernières années, on ne peut que constater que les sites industriels et notamment dans la peinture, ne sont plus si nombreux que cela aujourd'hui. Nous sommes même avec Prospa l'un des derniers de la région, c'est la désindustrialisation française que nous payons aujourd'hui en faisant fabriquer ailleurs. Et comme mon père l'avait toujours voulu aussi, nous avons conservé cette activité industrielle à Longpré-les-Corps-Saints. Ce n'est pas facile, il y avait 78 personnes à la reprise du site, nous sommes aujourd'hui 26 à Prospa car il est très compliqué d'être compétitif dans l'industrie en France. Nous sommes soumis aux réglementations imposantes, à la fiscalité lourde, à des marges qui diminuent... C'est très difficile mais nous sommes toujours là en 2025.

L'activité de production de peinture du groupe avec Prospa. © Cyrille Struy

Comment analysez-vous l'évolution des secteurs d'activités de vos sociétés ?
Pour ce qui est de l'industrie avec Prospa, on peut dire qu'elle est en repli depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale. Beaucoup de nos clients ont recours au chômage partiel. Nous-mêmes sommes contraints d’utiliser aussi ce dispositif depuis janvier. Notre objectif est maintenant de trouver de nouveaux clients. Concernant l'activité sur nos chantiers, le logement neuf est en grande difficulté. Nous avons alors fait le choix après le covid de nous recentrer sur d’autres marchés, notamment sur la rénovation énergétique. L’isolation thermique par l’extérieur est devenue une activité importante pour nous. Il y a encore des chantiers qui démarrent dans notre département, cependant, on sent un fort attentisme dû à la situation politique nationale. Des projets sont reportés, certains ne sortiront plus. Comme dans l’industrie, le manque de visibilité politique commence à coûter cher économiquement.

Est-ce une situation économique spécifique à la Somme et la Picardie ?
Nous sommes économiquement un petit territoire situé entre les deux «mastodontes» que sont Lille et Paris. Ces deux territoires ont tendance à tout attirer vers eux. Nous devons donc travailler sur notre attractivité et mettre en avant nos atouts. Il est plus facile de vivre et d’élever des enfants dans notre région qu’à Paris ou à Lille par exemple. Même si elles peuvent être grandement améliorées, les liaisons ferroviaires vers Paris et Lille sont rapides et régulières. Les autoroutes desservent bien notre territoire. La liaison Amiens – Roissy est également un enjeu fort, le service devra être régulier. La situation en Picardie reste compliquée comme partout en France, avec une baisse des investissements, le recul de la consommation, une hausse des défaillances…

Les tests au labo de Prospa. © Cyrille Struy

Où voyez-vous une perspective de développement ?
L'objectif principal est de trouver des nouveaux clients et des nouveaux marchés pour pouvoir réinvestir. Il faut rentrer dans cette spirale positive pour créer des emplois, créer de l'activité. En tant qu'Amiénois je suis très attaché au territoire, j'ai envie de le développer, mais il n'y a pas que la Picardie. Les clients sont partout, il faut aller chercher l'activité là ou elle est.

Y-a-t-il une problématique de recrutement ?
Bien sûr, trouver un commercial est compliqué, de la même façon pour un métreur ou un chef d’équipe peintre. Et pourtant la région n'est pas épargnée par le chômage, c’est frustrant. Nous formons donc des jeunes. Le personnel a changé et c’est normal, la société change. Nous devons nous adapter et transmettre nos valeurs.

Est-ce aussi une autre façon d'aborder la fonction de chef d'entreprise ?
Je ne pense pas que la fonction de chef d’entreprise ait changé. Il faut être à l’écoute de ses marchés, être proche de ses collaborateurs. Même s'il reste le décideur «en dernier ressort», la direction d’une entreprise est participative. Il faut savoir s’entourer de collaborateurs meilleurs que vous. En cela, les syndicats patronaux sont un bon endroit pour partager entre chefs d’entreprise. Le Medef par exemple, mais aussi la Fédération française du bâtiment permettent d’échanger sur des thématiques que nous rencontrons au quotidien, on se sent moins seul quand on partage ses problèmes avec ses pairs.

En chiffres

8 M€ de chiffre d'affaires pour l'entreprise Prospa / 17 M€ de chiffre d'affaires pour le groupe PRM
2 000 tonnes
par an de peintures produites à Prospa
26 salariés
chez Prospa / 100 salariés dans le groupe PRM

Nicolas Blangy prend les rênes du Medef 80

Stephan de Butler d'Ormond a officiellement passé la main de président du Medef de la Somme à son successeur, Nicolas Blangy. La passation de pouvoir s'est faite ce jeudi 30 janvier à l'occasion de la cérémonie des vœux 2025 du syndicat patronal, en présence du président du Medef national, Patrick Martin. Déjà vice-président du Medef 80, Nicolas Blangy entend poursuivre l'action de son prédécesseur, avec l'objectif de «représenter et défendre les intérêts des organismes et des entreprises de la Somme jusque dans les hautes instances de l'Etat. L'action syndicale patronale étant l'ADN du Medef», pour le nouveau président départemental, il compte «redonner envie au patronat de s'investir dans tous les domaines et pour tous les mandats représentatifs, loin de la politique de la chaise vide».

Le tout nouveau président du Medef 80. © Cyrille Struy