Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

TROIS QUESTIONS À FRANÇOIS DELHAYE, PRÉSIDENT DE LA FFB HAUTS-DE-FRANCE

TROIS QUESTIONS À FRANÇOIS DELHAYE, PRÉSIDENT DE LA FFB HAUTS-DE-FRANCE

Reprise et réformes dans le secteur du bâtiment : François Delhaye, président de la FFB Hauts-de-France, évoque les enjeux majeurs pour l’année 2018 dans les métiers du BTP.

Picardie la Gazette : L’activité du bâtiment repart à la hausse dans la région, quels chiffres appuient ces estimations ?

François Delhaye : Depuis 2017 le redressement de l’activité est bien présent dans nos entreprises. La CERC, notre observatoire commun à l’ensemble des acteurs de la construction en atteste : hausse de 7,5% sur douze mois des mises en chantier de construction de logements neufs, carnet de commande en hausse de 1,2% sur le dernier trimestre 2017, stabilisation des effectifs salariés et fort recours à l’intérim constituent trois indicateurs en net progrès après huit années d’une crise permanente (2008-2016). À cela s’ajoutent les effets induits des chantiers du Grand-Paris qui impactent positivement aussi nos entreprises régionales bien au-delà du sud de l’Oise ! Seul bémol à ce panorama plus favorable, les différences territoriales marquées entre les villes métropoles et les territoires ruraux (…).

P.L.G. : Les mesures du nouveau gouvernement vont-elles dans le sens souhaité par la FFB ?

F.D. : Oui sur une partie des réformes engagées et moins sur d’autres. Lors des débats sur la loi de Finances à l’automne dernier, force est de constater que les quelques mesures que nous avons critiquées, commencent aujourd’hui à produire leurs effets négatifs : la restriction du Pinel, la quasi-suppression de l’APL et le changement du Cré- dit d’impôt transition énergétique (CITE) ne pouvaient pas être indolores et l’activité globale du bâtiment en France commence déjà à ralentir. Aujourd’hui ce sont au moins trois grands projets de réforme qui nous interpellent, dont la formation professionnelle et l’apprentissage.

P.L.G. : Quelles sont vos incertitudes face à ces réformes ?

F.D. : La ministre du Travail, Muriel Penicaud, a en effet présenté toute une série de mesures visant à provoquer un “big bang” dans le monde de la formation, big bang qui aboutit surtout à remettre l’État au cœur du dispositif… (…) La future loi “Évolution du logement et aménagement numérique” pourrait faire l’objet des mêmes remarques : si l’on peut se réjouir d’y voir des mesures positives en matière d’urbanisme (notamment sur les recours abusifs), il faut en revanche s’assurer que la redéfinition des zonages territoriaux ne constitue pas un prétexte pour concentrer davantage les aides au logement dans les seules zones urbaines. On le voit au travers de ces trois grandes réformes, les intentions et ambitions sont favorables mais la vigilance de leurs traductions législatives demeure une pré- occupation pour la FFB et les entreprises qu’elle représente.