Quennehen mise sur les pièces complexes
En juin 2012, Stéphane Levé reprenait les Etablissements Quennehen à Friville-Escarbotin où travaillent 7 personnes. Le nouveau dirigeant a investi dans une imposante machine destinée aux pièces complexes. Elle lui permet déjà de conquérir de nouveaux marchés.
Stéphane Levé ne ressemble pas à beaucoup de dirigeants d’entreprise. Il revêt le bleu de travail et avoue passer la moitié de son temps entre l’atelier et son bureau. Pour lui, pas de secret, pour qu’une entreprise aille de l’avant, il faut travailler et former les salariés.
Travail de qualité
Il était en poste dans une entreprise d’usinage lorsqu’il a su que les Etablissements Quennehen étaient à vendre suite au décès du directeur. Il a été épaulé dans son choix par l’association Compétences pour l’entreprise de Chépy : « Le savoir-faire, l’histoire et l’image d’un travail de qualité m’ont beaucoup plu, raconte le repreneur. Auparavant, nous travaillions beaucoup pour la robinetterie et la serrurerie, nous nous sommes développés vers d’autres secteurs comme le médical, le luxe, l’énergie avec Gaz de France, les industries diverses… Cela permet de stabiliser le chiffre d’affaires. Nous voudrions par la suite séduire les marchés du ferroviaire et de l’aéronautique. Mais avant, il nous faut obtenir la certification ISO 9001. » Les Etablissements Quennehen produisent en prototype, en petite, en moyenne et en grande série. Les clients se trouvent en région parisienne et dans le grand Nord de la France. Les pièces sont en laiton, en inox et en titane. Cette dernière matière est très légère et très résistante.
« Nous fabriquons une multitude de pièces, explique Stéphane Levé. Nous sommes très stricts et cela paie. Nous n’avons pas eu de retour. Nous sommes très à l’écoute de nos clients et la confiance est réciproque. Le prix n’est pas le plus important, nous misons sur la qualité, le service et la communication. Quand nous avons du retard, nous expliquons pourquoi. » Les Etablissements Quennehen ont investi dans une machine de fabrication de pièces complexes. « C’est un tour à cinq axes, précise-t-il. Avant, nous n’avions pas de demandes, maintenant la machine est toujours chargée. C’est là une vraie valeur ajoutée. Elle n’est plus dans les pièces simples ni dans le décolletage, activité qui continue de se délocaliser. » L’entreprise s’apprête aussi à investir dans une machine de contrôle afin de prendre des marchés toujours plus exigeants. Pour le printemps, un centre d’usinage va également être installé, un moyen d’envisager l’avenir avec plus de sérénité… Des recrutements pourraient suivre, mais Stéphane Levé regrette de ne trouver personne de qualifié et de devoir former ses troupes lui-même.
Un an et demi après sa reprise, il ne regrette rien : « Les actions que nous avons menées ont eu des répercussions positives, en termes de résultats et visà- vis de nos clients, nous avons même développé des produits confidentiels pour certains d’entre eux. Notre savoir-faire est concentré sur l’usinage. Il est essentiel de faire les bons choix sur le long terme », conclut-il.