Entretien
Olivier Camau : « Plus que jamais, la Banque des territoires doit être présente »
La crise n'aura pas entamé l'action de la Banque des territoires en Hauts-de-France. Au contraire, elle a investi trois fois plus qu'en 2019 et restera sur cette même dynamique en 2021. L'une des cinq branches de la Caisse des dépôts s'engage en faveur du soutien et de la relance économique régionale.
Rendre les territoires plus inclusifs, plus attractifs, plus connectés et plus durables : depuis toujours, la Banque des territoires co-investit auprès des collectivités territoriales et organismes de logement social dans leurs projets de développement territorial. C'est à l'organisme que l'on doit, par exemple, la mise en circulation du bus France services du Douaisis, la modernisation du réseau des transports Tadao, la réhabilitation de logements sociaux ou la production de logements neufs.
La Caisse des dépôts est aussi intervenue dans la construction de la plus grande ferme verticale d'élevage d'insectes Ynsect (près d'Amiens), un projet colossal pour lequel la Caisse des dépôts a investi plus de 15 M€. Mais aussi auprès de Nausicaà, pour préparer la sortie de crise.
De l'industrie au tourisme, en passant par l'immobilier, le spectre couvert par la Banque des territoires est large mais toujours territorialisé : « Nous avons l'enjeu du maintien de la relance du logement social et de répondre à des enjeux de réhabilitation thermique ou de précarité énergétique », explique Olivier Camau, arrivé à la direction régionale en janvier 2020.
12 M€ mobilisés au titre du fonds d'urgence
Pour soutenir le tissu local, la Banque des territoires Hauts-de-France a mobilisé 12 M€ pour le fonds d'urgence constitué avec la Région, les cinq Départements et les EPCI, pour un montant total de 40 M€. Au 31 décembre 2020, ce fonds avait permis d'accorder 9 M€ de prêts à près de 700 entreprises et ainsi soutenir 2 000 emplois pour faire face à la crise.
Concernant la construction et la réhabilitation de logements – l'activité principale de la Banque des territoires –, l'entité régionale a permis de financer la construction de 5 373 logements sociaux neufs dans l'Aisne, le Nord, l'Oise, le Pas-de-Calais et la Somme, ainsi que la réhabilitation de 6 037 logements sociaux et places d'hébergements dans le Nord, l'Oise, le Pas-de-Calais et la Somme.
« Nous avons également souscrit, fin 2020 et début 2021, pour 112 M€ de titres participatifs émis par six offices publics d'habitat (Lille Métropole Habitat, Pas-de-Calais Habitat, Terre d'Opale Habitat, OPAC de l'Oise, Oise Habitat et l'OPAC de l'Aisne, ndlr) », poursuit Olivier Camau. Des mesures qui permettent de soutenir la capacité d'investissement des organismes pour créer et réhabiliter leur parc de logements sociaux.
« Sur le plan national, la Caisse des dépôts a mobilisé des capacités jusqu'en 2023 de l'ordre de 26 milliards d'euros, sur les chantiers prioritaires de l'industrie, de la transition énergétique et du logement social », détaille Olivier Camau. En Hauts-de-France, après 15 M€ en 2019, 41 M€ ont été injectés dans des projets de territoires en 2020 (donnant lieu à près de 240 M€ d'investissements) et avec un objectif de 51 M€ en 2021.
Ne pas arrêter la dynamique
Malgré la crise, il ne s'agit donc de réduire les enveloppes budgétaires, bien au contraire : «Les dépenses sociales et d'accompagnement risquent de croître. Toutes activités confondues, nous avons accordé 937 M€ de prêts en 2020 dans les Hauts-de-France.» C'est par exemple le cas de la politique publique "Action cœur de Ville" pour développer des solutions numériques avec les commerçants, notamment auprès de 23 villes moyennes de la région. Mais aussi auprès des entreprises : «Elles ont des capacités financières moins importantes mais elles souhaitent investir. Nous pouvons porter l'immobilier du chef d'entreprise pour qu'il porte ailleurs ses investissements», détaille le directeur régional.
Et pour 2021 ?
La Banque des territoires a déjà des projets en cours, notamment avec des opérations d'investissement immobilier à destination des étudiants de la MEL, des foncières à vocation commerciale à Dunkerque et dans le bassin minier, ou encore sur la base aérienne de Creil avec le projet d'une centrale photovoltaïque de 250 mégawatts.