Menuisier sur l’eau
A Saint-Valery-sur-Somme, Benoît Loetscher a installé son atelier de menuiserie sur une péniche de type Freyssinet. Il travaille pour le milieu maritime, autant pour les professionnels que les particuliers.
Un atelier de menuisier sur une péniche ? Rien de plus pratique et de plus économique pour Benoît Loetscher, le gérant de Jambe de bois. L’Iroko est amarrée sur le quai Jules-Verne à Saint-Valery-sur-Somme. Auparavant, il exerçait dans une autre péniche Cobra qui sert de domicile à sa famille et abrite des chambres d’hôtes.
Atelier déplaçable
Les lieux sont devenus étroits. Il a donc décidé d’investir dans une seconde péniche fin 2019 : « À Saint-Valery, lorsque l’on se tourne vers le foncier, que ce soit pour acheter ou louer, les tarifs sont élevés, explique-t-il. Même si mon projet se monte à 110 000 euros, l’investissement dans cet atelier fluvial est imbattable. De plus, je peux le déplacer quand j’ai des chantiers supérieurs à deux mois. Je peux intervenir de Lille au sud de Paris. Par ailleurs, mes clients peuvent s’amarrer à quai ici. »
Il a obtenu un prêt d’honneur à taux zéro de 6 000 euros de la part d’Initiative Somme qui lui a permis de boucler son budget composé aussi d’un apport personnel et d’un prêt de banque. La cale abrite donc un vaste atelier de 200 m², séparé en trois activités distinctes le stockage des essences (hêtre, chêne, acacia… ), la production et la finition.
Jambe de bois est donc spécialisée dans la prestation de menuiserie marine et fluviale sur mesure que ce soit l’isolation, l’habillement extérieur (agencements de ponts) et intérieur, l’ameublement (escalier, chambres, cuisine…), la réalisation de puits de lumière… Beaucoup de bois exotiques, résistants et imputrescibles, sont travaillés.
Bouche à oreille
Benoît Loetscher refuse de travailler des matériaux qui rejettent des Composés organiques volatils (COV). Il dit le plus grand bien du liège, peu cher et réparable, qui a une durée de vie de 20 ans et des propriétés acoustiques et thermiques. Ses clients, informés par le bouche à oreille, sont autant des professionnels que des particuliers.
Il participe aussi à des chantiers de restauration de bâtiments anciens. Il se fait une joie de réparer escaliers, parquets Versailles, fenêtres, portes de garages… Sa passion est familiale : elle lui a été transmise par son père et son grand-père. Benoît Loetscher a recruté un salarié, les deux hommes sont épaulés par un apprenti compagnon du devoir : « C’est difficile de trouver du personnel, confie-t-il. C’est un métier qui s’apprend essentiellement sur le tas. »