Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Margot dans la cour des grands

L’entreprise Maîtres Robinetiers de France à Abbeville, qui développe notamment la marque de luxe Margot, a été rachetée par un grand groupe parisien. Il entend accroître l’activité sur le site.

100 % fabriqué en France.
100 % fabriqué en France.

Il y a 16 ans, les entreprises Margot d’Abbeville et de Eu, 78 salariés et en liquidation judiciaire, faisaient la Une des journaux. Luc Michel, venu de l’Oise, avait présenté un dossier de reprise qui avait été validé par le tribunal de commerce de Neufchatel-en-Bray. L’activité avait repris avec seulement 13 personnes sur l’ancien site du fabricant de robinets thermostatiques Comap à Abbeville, car les locaux de Margot, situés tout près de là, étaient pollués. La nouvelle entité avait été baptisée : Maîtres Robinetiers de France.

Jean-Luc Loesch fier de son entreprise.

Savoir-faire

Au fil des années, Luc Michel avait su reconquérir des parts de marché grâce à la collection vintage qui est le socle de la marque. L’an dernier, Luc Michel a cédé sa société de 20 salariés (plus quelques intérimaires) au groupe parisien CELT (Compagnie européenne de luxe et de tradition). Durant le confinement, la société a connu un autre virage : Luc Michel a quitté ses fonctions et Jean-Luc Loesch, présent depuis novembre dernier, est devenu directeur du site. Ce dernier a commencé à réorganiser les flux pour plus d’efficacité. Usinage, polissage, montage… tout est réalisé sur place. Il ne tarit pas d’éloges sur les salariés et la marque : « Les salariés ont un vrai savoir-faire. Les produits sont authentiques et de très grande qualité », assure t-il.
Des produits qui sont vendus chez près de 400 revendeurs en France et qui ont la confiance de particuliers, d’artisans, d’architectes… La gamme commence à 250 euros le robinet, qui est quasi garanti à vie. Le savoir-faire de Margot, fondée en 1912, est à admirer dans un show room rue Ledru-Rollin à Paris. Quant au catalogue, il est riche d’environ 80 références. Margot, qui évoquait un style des années 1900, s’est mis au goût du jour en sortant de nouveaux produits, notamment dans le style industriel, afin de coller à la tendance du marché. Pouvant compter sur la confiance de fabricants de baignoires et autres lavabos, Maîtres Robinetiers de France peut proposer des solutions clés en main pour des projets prestigieux comme par exemple des rénovations d’hôtels cinq étoiles. Noir de bronze, doré brillant… 18 finitions sont proposées.

Viser les États-Unis

80% du chiffre d’affaires est réalisé en France mais à l’avenir, cela va changer avec notamment le recrutement en septembre d’un responsable export dont la mission sera notamment de développer les marchés aux États-Unis. Il y a 16 ans, c’était d’ailleurs des problèmes avec un grossiste américain qui avait précipité la chute de la société : « Le marché à l’étranger est considérable, affirme Patrick Plutta, le Directeur général de la branche sanitaire de CELT, riche d’une longue expérience dans le robinetterie. En France, nous avons encore des pôles d’évolution comme en Île-de-France, sur la Côte d’Azur, en Rhône-Alpes. Notre atout auprès des revendeurs repose sur le très bon relationnel de nos commerciaux. »

« Notre atout auprès des revendeurs repose sur le très bon relationnel de nos commerciaux »

Durant le confinement, l’entreprise n’a fermé que quatre semaines et a vite repris afin d’honorer ses commandes. Fin juin, quelques salariés (CDD et apprentis) étaient au chômage partiel et deux en télétravail. Distinguée entreprise du patrimoine vivant, Maîtres Robinetiers de France a contracté un Prêt garanti par l’État (PGE) pour se maintenir.

Patrick Plutta est très optimiste pour la suite.

Le futur s’annonce de bon augure d’autant qu’il est projeté de rapatrier la fabrication des collections de Cristal&Bronze et de Serdaneli, les deux autres marques de robinetterie de CELT, à Abbeville. Des recrutements pourraient être réalisés : « Il y a beaucoup à faire. Je suis optimiste pour l’avenir », conclut Patrick Plutta.