Le restaurant devient épicerie
Propriétaire de La Marmite huppinoise, Hervé Bayard a décide de transformer sa salle de restaurant en épicerie le temps de la fermeture gouvernementale. Un moyen de s’occuper et de rendre service.
Le temps de l’épidémie, le Gouvernement a décidé d’interdire aux restaurants d’ouvrir leurs portes. Même si la décision a été brutale, Hervé Bayard, gérant depuis 18 mois de La Marmite huppinoise, située sur la départementale allant à Abbeville, s’est dit que c’était le moment de rendre service et de s’occuper. Sa salle de restaurant d’une capacité de 75 couverts abrite désormais une épicerie/ charcuterie/ boucherie. Tout un chacun peut y trouver tous les produits de première nécessité.
Tout le matériel
« Comme je conservais l’activité tabac et Française des jeux, cela m’a semblé logique de proposer ce nouveau service d’autant que j’avais tout le matériel pour mener à bien mon projet, confie t-il. Par exemple : vitrines, étagères, vitrines réfrigérées, la trancheuse de jambon ou la machine pour thermocoller les barquettes. Le souci était pour approvisionner les stocks. Je me suis rendu dans une grande enseigne dédiée sur Amiens. Je dispose de tout ce qu’il faut. Le seul bémol est que je cherche des producteurs de fruits et de légumes locaux, je pense notamment à de la salade et des poireaux. Certains n’arrivent pas à vendre. Mon initiative peut permettre de créer une certaine chaîne de solidarité. » Ses clients peuvent aussi déguster des plats à emporter comme du sauté de veau aux cèpes ou du couscous.
Son magasin est ouvert de 8 heures à 18 heures du lundi au vendredi. À partir de 18 heures, il livre les personnes isolées et les personnes âgées. Il est très étonné par la fréquentation de son magasin, dans lequel il ne laisse entrer qu’une personne à la fois : « Il est fréquenté par des gens du village et des alentours, raconte t-il. Mes clients sont de toutes les générations. J’ai de plus en plus de personnes jeunes qui fréquentent l’épicerie. Certains viennent en vélo, à pied… Ils ont peur d’aller dans les grandes surfaces car il y a trop de monde. »
Faire plaisir
« Ce service, ça leur fait plaisir, cela crée du lien social pour les personnes et moi ça m’évite de déprimer. Même si ça fonctionne bien, le chiffre d’affaires ne sera jamais celui du restaurant. Je suis pressé de retrouver mes deux salariés et ma clientèle habituelle faite d’entrepreneurs, de commerciaux, d’ouvriers et de gens de passage. Le principal est de sortir de cette crise en bonne santé. »
Il pense à pérenniser son épicerie quand l’épidémie sera passée. Il a en effet acheté une ancienne discothèque, située juste à côté de son établissement. Elle pourrait abriter le commerce en même temps qu’une grande salle dédiée aux réceptions.