Économie circulaire
Le possible avenir de la filière textile en région
En 2018, l’Ademe Hauts-de-France, la Région, la CCI régionale, la Préfecture de région et la mission rev3 avaient déjà conduit deux études prospectives sur le volet "Enjeux énergétiques et emplois" dans le cadre de la Troisième révolution industrielle. Afin d’enrichir cette vision collective, une nouvelle étude prospective a été réalisée dans les domaines de l’économie circulaire, notamment sur la filière textile.
L’objectif de cette dernière étude est de proposer des scénarii de transition et d’estimer les impacts de ces derniers en termes d’emploi et de métiers à l’échelle régionale. Trois scénarii sont ressortis suite à l’état des lieux de la filière - tendanciel, médian et ambitieux -, avec comme ambition de « quantifier l’évolution des flux de matières mobilisés au sein de la filière ». Ils traduisent une réduction de l’utilisation de ressources non renouvelables et des déchets, grâce à l’essor du recyclage et à une transition vers des modes de consommation basés sur la réutilisation et l’achat de seconde main. Dans le scénario le plus ambitieux, la demande domestique pourrait diminuer de 40%, avec une consommation plus sobre et qualitative (petites séries, mutualisation, achat d’occasion…).
Pour une meilleure structuration de la filière
Les auteurs de l’étude envisagent la structuration de filières locales de recyclage et de fabrication de textiles à partir de production de lin – bien implantée dans la région. Atteindre ces objectifs suppose des actions elles aussi ambitieuses, de R&D notamment, pour le recyclage et l’éco-conception, la mise en place de leviers économiques incitatifs ainsi qu’un changement des modes de consommation de textile et d’habillement.
L’étude a également permis de déterminer les impacts de rev3 sur le paysage socio-économique des Hauts-de-France. En ce qui concerne la filière Collecte, tri et recyclage des déchets textiles (TCL, pour textiles, linge et chaussures), récupérer et traiter 70 000 à 90 000 tonnes en 2050 représenterait entre 1 300 et 2 000 emplois, contre environ un millier à l’heure actuelle, principalement dans le secteur de la gestion des déchets et du recyclage.
Avec le développement de la filière régionale de fabrication à partir de fibres naturelles comme le lin, les effectifs seraient multipliés par 2 à 2,5 en 2050, et pourrait dans le scénario le plus ambitieux atteindre les 2 500 emplois, contre 1 000 et quelques aujourd’hui. Les métiers émergents, en développement et en situation de vulnérabilité ont également été identifiés. Dans la filière Collecte, tri, recyclage, la communication et l’accompagnement autour des gestes du tri, la coordination des différents acteurs de la collecte, la R&D pour la création de nouveaux débouchés pour les TLC non réutilisables vont progressivement prendre de l’importance. Des évolutions qui iront de pair « avec une structuration des filières de production à partir de matières locales (recyclées ou biosourcées) ». Au vu des ces mutations, les besoins en emplois et compétences au sein de la filière devraient s’accroître et se diversifier, avec comme corollaire le renforcement de l’offre de formation initiale et continue pour répondre à ces nouveaux besoins et soutenir le développement de la filière en région.