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Le numérique essaime au Salon du livre

Même si les e-books ne constituent pour l’instant qu’une petite partie du marché, le numérique initie de nouvelles pratiques de lecture et rebat les cartes des acteurs traditionnels de l’édition. Illustration, au récent Salon du livre de Paris.

Le numérique essaime au Salon du livre

Auto-édition, liseuses de tailles diverses, histoires courtes à écouter et lire en parallèle sur son smartphone dans le métro…Dans les allées du Salon du livre de Paris, qui s’est déroulé du 21 au 24 mars, à coté des stands des grands éditeurs traditionnels, de nouveaux acteurs proposent des pratiques innovantes de lecture et de nouvelles manières d’accéder et de produire des ouvrages. Avec le numérique, la lecture s’affranchit toujours plus des pages en papier du livre. Plusieurs entreprises proposent liseuses et tablettes dont les performances s’accroissent, en terme de stockage, de qualité de lecture et de connectivité, ainsi que l’accès à des librairies en ligne. L’offre se diversifie et s’étoffe. Chez Bookeen, pionnier de la liseuse en France, le nombre de modèles s’est multiplié, la taille de l’écran augmente, et tous les modèles sont dotés du Wifi, ce qui permet de télécharger directement les ouvrages. Quelques pas plus loin, Kobo, entreprise canadienne propose des liseuses et des tablettes qui sont commercialisées à la FNAC. Les prix vont de 80 à 170 euros, en fonction de la taille de l’écran, de la durée d’autonomie et de la capacité de stockage. La librairie en ligne compte quelque 3 millions de livres à télécharger, dont 300 000 en français. Même logique, chez Amazon.com, le géant américain de la librairie en ligne, qui, lui aussi propose une offre complète avec des liseuses et des tablettes. En ligne, le catalogue revendique 2,5 millions d’ebooks, parmi lesquels des magazines, journaux, best-sellers, ainsi que des titres gratuits.

Auto-édition et lecture courte
Plus encore, le géant américain complète la boucle en proposant aux auteurs un service d’auto-édition, avec « Create Space », qui permet de « rendre votre livre disponible pour des millions de clients Amazon ». Sur ce même marché, l’entreprise allemande BOD, Books on Demand, offre de publier son livre au format imprimé et en e-book, à partir de 39 euros. L’entreprise édite 3 millions d’ouvrages à la demande, chaque année, en Europe. La démarche permet aux éditeurs de rééditer des titres épuisés sans craindre d’accumuler des stocks, mais également, à des auteurs ou à des associations d’auteurs, de publier leurs ouvrages sans passer par le filtre d’un éditeur. Parmi les clients de BOD figurent pour moitié des éditeurs et pour moitié des auteurs, précise la porte-parole de l’entreprise sur le stand, où l’on peut consulter le « carnet de recettes d’une bloggeuse au régime », ou « internez nous, vos (futurs) médecins généralistes témoignent », co-écrit par quatre internes en médecine générale qui racontent leur expérience de jeunes médecins.
Quelques allées plus loin, chez Short Edition, 2 000 auteurs se passent eux aussi d’éditeur classique. Ici, on adapte le format littéraire à un mode de vie fractionné, où une population très équipée de smartphones et rompue à la pratique de l’écoute de poadcast, consacre de moins en moins de temps à la lecture. Concrètement, on écoute -et on lit- sur son smartphone des histoires courtes – quelques minutes – sélectionnées par un comité de lecteurs. C’est gratuit. Le modèle économique de l’entreprise passe en effet par la vente de contenus à certains supports, comme « Le quotidien du médecin », qui a acheté une nouvelle qui se déroule en cinq épisodes, accessible multisupports. Pour l’instant, le marché de l’e-book en France est encore très marginal, estimé entre 1 et 4,5%, en 2013, selon les études. Néanmoins, d’après GFK, le marché a doublé entre 2012 et 2013. Et tous les signaux sont au vert : les Français s’équipent de plus en plus, les nouvelles générations sont plus ouvertes à ce type de lecture, et les catalogues d’oeuvres disponibles au format numérique s’étoffent.