La Région annonce un nouveau plan de relance
La Région n'a pas lésiné sur les aides financières aux entreprises du territoire depuis le début de confinement. L'activité a désormais repris, mais les problèmes de trésorerie persistent encore. Un plan de relance de plus d'un milliard d'euros a été voté pour soutenir les plus fragiles.
Consommation des ménages en recul, baisses d’investissements pour cause d’incertitudes et de réduction de l’activité, carnets de commande réduits à peau de chagrin… Les entreprises de la région n’échappent pas aux difficultés engendrées par la crise du coronavirus et l’emploi local risque d’en pâtir.
« 90% des entreprises de la région évoluent dans des secteurs touchés par les mesures sanitaires. 24% du chiffre d’affaires régional est détenu par des groupes étrangers qui réduisent les investissements dans leurs filiales. Plus de 85% des entreprises de la région ont moins de 20 salariés et n’ont qu’un ou deux mois de trésorerie disponible », chiffre le Conseil régional.
Pour éviter les défaillances des entreprises les plus fragiles et maintenir ses compétences sur le territoire, la Région Hauts-de-France avait lancé un ensemble d’actions financières et bancaires dès le 12 mars. En tout, près de 384 millions d’euros avaient été mobilisés (327 millions en faveur des entreprises régionales, 37 millions pour les acteurs culturels, et 20 millions en soutien aux élèves infirmiers et aides-soignants).
Ces dépenses étaient nécessaires et se sont avérées efficaces pour la survie des bénéficiaires le temps du confinement. À présent, « la survie des entreprises régionales dépendra de la vitesse à laquelle elles récupéreront du chiffre d’affaires », affirme Xavier Bertrand.
1,3 milliard d’euros supplémentaire
Un plan de relance de près d’1,3 milliard d’euros a donc été voté en séance plénière le 30 juin dernier (voir encadré). « L’avance d’une telle somme est rendue possible grâce à 302 millions d’euros économisés entre 2016 et 2019 sur diverses diminutions de dépenses », explique-t-on. En mobilisant cette somme, l’objectif est d’éviter une « prise de retard » due à un éventuel sacrifice du capital humain et des investissements pour l’innovation dans le but de « passer le cap de la reprise ».
Selon la Région, cet investissement sera d’ailleurs l’occasion de redéfinir de bonnes bases et de favoriser la protection de l’environnement, en veillant notamment à l’utilisation responsable et raisonnée de l’énergie et des matières premières. Le plan reposera en effet sur « l’amplification de la dynamique Rev3 » et « la transformation des chaînes d’approvisionnement vers des modèles moins internationalisés et dépendants ». Soit la relocalisation d’entreprise, car le confinement a aussi démontré qu’il fallait sécuriser son approvisionnement stratégique et ne pas dépendre des importations.
Bientôt d’autres annonces
Le plan sera renforcé par un acte II, tenant compte des annonces de la Présidente de la Commission européenne et des réflexions encore en cours avec différents partenaires. En effet, la Région pourra prochainement bénéficier d’un Plan européen pour la relance, qui suit le sens d’une économie donnant place aux enjeux environnementaux et numériques. Ce plan monte à 1 850 milliards d’euros mais la part dont bénéficiera les Hauts-de-France n’est pas connue. Le Conseil régional a toutefois effectué une première simulation : le programme opérationnel Feder-FSE (2021-2027) se verrait affecter environ 1,124 milliard d’euros (soit une hausse de 4,75%). Dans le cadre du programme Green New Deal, visant à atteindre l’objectif zéro rejet Co2, le Fonds de transition juste, doté de 40 milliards d’euros, pourrait augmenter la dotation de plus de 600 millions d’euros à partir de janvier 2021. D’autres projets de la région, éligibles aux priorités de la future programmation budgétaire européenne, pourraient être financés à 100% par l’UE entre 2021 et 2022. Tout reste cependant à être confirmé.
Répartition du plan de relance
- 205 millions d’euros seront injectés dans l’industrie. Parmi les projets financés figurent le maintien de “l’Airbus de la batterie”, dont le début de production industrielle est prévu pour 2023. Les travaux de construction du site débuteront dès 2021.
- 85 millions d’euros seront consacrés à l’amplification de la dynamique rev3, pour une économie régionale « décarbonnée et résiliente ».
- 482 millions d’euros iront à l’accompagnement des personnes les plus touchées par les conséquences de la crise, en particulier les jeunes entrant sur le marché du travail.
- Par l’investissement public, 470 millions d’euros devront renforcer la cohésion territoriale régionale, via l’entretien et la restauration du patrimoine régional, hors infrastructures et transport et rénovation urbaine.
- 34 millions d’euros seront consacrés au renforcement de l’attractivité régionale et à la cohésion sociale sur le plan culturel et sportif.