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La Picardie à la conquête des marchés internationaux

En Picardie, les entreprises sont de plus en plus présentes à l’export. Créateur d’emplois et d’attractivité, levier de compétitivité et gage de pérennité, cet engagement à l’international est devenu un enjeu de développement majeur pour la région.

En Picardie, la majorité des exportations est réalisée sur les produits chimiques et cosmétiques (34%).
En Picardie, la majorité des exportations est réalisée sur les produits chimiques et cosmétiques (34%).

 

En Picardie, la majorité des exportations est réalisée sur les produits chimiques et cosmétiques (34%).

En Picardie, la majorité des exportations est réalisée sur les produits chimiques et cosmétiques (34%).

Premier constat, la Picardie est une région ouverte et performante en matière d’échanges internationaux puisqu’elle compte pour 3,5% dans le total des exportations françaises alors que son PIB ne pèse que 2,3%. La région connaît quelques disparités géographiques en matière d’export. Selon la brochure sur les chiffres clés du commerce extérieur en Picardie au 4e trimestre 2013 de la direction générale des douanes et impôts indirects, le département de l’Oise est de loin celui qui exporte le plus avec 43,7%. Il est suivi de la Somme (35,9%) et de l’Aisne (20,4%). En outre, selon une étude de l’Insee, seules 7% des PME régionales sont exportatrices. Un chiffre relativement faible, alors que l’export est aujourd’hui devenu une source de croissance pour les entreprises comme le rappelle Christine Garraud, directrice de CCI International Picardie : « Dans la conjoncture économique actuelle et dans un contexte mondialisé, il est plus que jamais nécessaire d’aller chercher de nouveaux marchés ailleurs. C’est une source de débouchés et donc de pérennité pour les entreprises. » La directrice reconnaît néanmoins que se lancer à l’export requiert certaines bases: un produit “exportable” et des ressources car l’investissement pour briller à l’international est non négligeable : « Les entreprises peuvent trouver leur place à l’export, sous réserve qu’elles commercialisent un produit performant et qu’elles possèdent une organisation interne solide. Mais il faut bien avoir conscience que, surtout dans le cas des primo-exporateurs, cela va demander un fort investissement humain et un délai de préparation à ne pas négliger. En outre, il faut en moyenne trois ans avant d’avoir un retour sur investissement. Les situations différent bien-sûr en fonction de l’entreprise, de sa maturité, de son produit… »

Filières et pays cibles
En Picardie, la majorité des exportations est réalisée sur les produits chimiques et cosmétiques (34%), les machines agricoles et industrielles (10,5%) et les produits de l’industrie agroalimentaires (10%). Les exportations dépendent donc fortement de l’état de santé de ces activités. Si l’on peut craindre une dépendance dangereuse envers celles-ci, Jacques Secret, conseiller en développement économique au conseil régional, rappelle que parler de filière au sens traditionnel du terme tend de plus en plus à devenir obsolète : « Il y a aujourd’hui une interconnexion entre les filières économiques. Prenons l’exemple de l’automobile. Aujourd’hui, on cherche à construire des véhicules de plus en plus légers. La filière fait donc appel, par le biais de la recherche et développement (R&D), à celle de la chimie pour intégrer les fibres végétales dans la composition de l’intérieur des véhicules. De nombreuses passerelles entre filières se sont créées et donc de nombreuses activités qui proposent des produits aux applications multiples ont vu le jour. » L’Europe semble être la destination privilégiée avec 71,8% des exportations, suivie de l’Asie et de l’Amérique (7,9%). Des échanges de proximité qui s’expliquent aisément selon Christine Garraud : « Exporter vers les pays de l’Union européenne est assez simple. Il faut des moyens plus importants pour sortir de l’Union. Les marchés sur les pays émergents, comme l’Inde ou la Chine, sont difficiles à pénétrer. Lorsque l’on commence à l’export, il vaut donc mieux se concentrer sur les pays européens ou sur les pays limitrophes des pays émergents. »

Internationalisation et innovation
Pour le conseil régional, l’export n’est qu’une composante dans sa stratégie de développement international : « Il n’y a pas que sur des questions liées directement à l’export que l’on peut aider les entreprises dans leur développement à l’international », souligne Jacques Secret. La stratégie régionale de développement international est en effet globale et intègre de nombreux paramètres. « Lors du déplacement de Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur en Picardie en février dernier, nous avons souhaité lui faire visiter l’entreprise Montupet située à Laigneville dans l’Oise, spécialisée dans les pièces de fonderie pour automobile et qui réalise 70% de son chiffre d’affaires à l’export, rappelle le conseiller en développement économique. Le conseil régional avait accompagné l’entreprise sur des plans de R&D ainsi que sur un plan de formation. L’entreprise a aujourd’hui décroché deux nouveaux marchés : BMW et Mercedes. Autre exemple : Massey Ferguson/ AGCO, spécialisée dans la fabrication et la distribution de matériels agricoles, qui a développé des partenariats avec une grande école et ouvert un deuxième site de production à Beauvais en 2013, avec un centre de formation qui attire des concessionnaires du monde entier. Ces exemples illustrent parfaitement les liens étroits qui existent entre innovation, international, attractivité et formation. Il faut se démarquer pour réussir à l’international et être force de proposition. Cela passe par un soutien à la R&D, qui est créatrice d’activité et donc d’emploi, mais également un soutien à la formation, à la mobilité international… »