La Caisse d'Épargne fusionne et s'agrandit
Depuis le 1er mai, la Caisse d’Épargne Picardie a fusionné avec celle du Nord. À l’image de la région, elle devient la Caisse d’Épargne Hauts de France. Avec toujours comme objectif d’être plus proche de ses clients, investir dans le territoire et rester compétitive.
Notre projet regroupe deux Caisses d’Épargne qui sont particulièrement performantes », explique Yves Hubert, président de conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’Épargne. En effet, les Écureuils ont décidé de se rapprocher pour devenir la banque leader de la région des Hauts de France. « Sur de nombreux critères économiques ou commerciaux, les deux Caisses se partagent le podium, souvent une fusion répond à des difficultés économiques, ce n’est pas le cas ici, ce sont deux entreprises en très bonne santé », assure le président. C’est dans une optique d’anticipation qu’est née cette union. Les bouleversements économiques, digitaux, les nouvelles pratiques des consommateurs et la rapidité des flux modifient le visage bancaire. « Nous estimons qu’il faut davantage de moyens humains et financiers, c’est en étant ensemble que nous serons plus forts, pour consacrer les ressources nécessaires à l’innovation, au développement et aux enjeux du futurs », certifie le président.
Pour construire ce nouveau projet, un Conseil d’orientation et de surveillance a été créé. Il a pour mission de représenter les sociétaires, « nous nommons le Directoire et nous contrôlons tout au long de l’année l’exécution des différents objets », précise Yves Hubert. Afin de positionner un métier à un seul endroit, les activités sont à Amiens, Lille et à Lens. « Toute la direction Crédit est installée à Amiens, elle représente plus 20 milliards d’euros, assure Alain Denizot, en charge tout récemment de la direction du Conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’Épargne Hauts de France, ce qui concerne une variété de processus type : engagement crédit, la filière de middle-office, la prise de garantie, la gestion, le remboursement anticipé… » Tandis que Lille accueille les fonctions financières de la direction générale.
Une union préparée aux changements
« Un projet de cette envergure, c’est évidement beaucoup de travail, souligne le président, nous avons commencé fin 2015, et obtenu l’accord des conseils en février 2016. Alain Denizot a été nommé chef de projet en mai 2016, pour mettre en place toutes les étapes et arriver à cette union juridique. » Une fusion informatique devrait s’organiser d’ici peu. Le regroupement des deux banques s’accompagne d’une diminution des effectifs. « Lorsque nous fusionnions, nous prenons l’engagement que tous les collaborateurs retrouvent un poste », assure Alain Denizot. Cent-cinquante départs naturels se feront d’ici 2019, adjoint à un turnover naturel, ce qui fera un total de moins 180 postes sur les deux bassins à l’horizon des trois ans. Sur les 900 emplois concernés, 340 salariés changeront de métier ou de lieu d’exercice.
Cette association n’est pas en lien avec la reforme territoriale de la région. Elle est due aux changements du modèle économique qui demande une plus grande compétitivité, tant sur les nouvelles technologies du métier bancaire, que sur la capacité à investir sur le territoire.
Les professions de la banque sont soumises à trois pressions principales :
– les taux d’intérêts en baisses : « Nous sommes dans une industrie ou les marges ont été divisées par deux, pour le même volume de transformation bancaire », explique Alain Denizot.
– Un accroissement de la réglementation du à la crise : « Année après année, les exigences réglementaires en terme d’exécution du métier bancaire (conseil, dossier réglementaire client, lutte antiblanchiment…) vont en se renforçant », observe le président du directoire.
– L’émergence d’intervenants comme les banques en ligne qui offrent des services à distances peu couteux, ou les fintechs qui récupèrent des parts de commissionnement.
Le digital, un aspect essentiel du développement
Le développement des services digitaux est un point crucial. Il vise à créer une relation interactive et plus fluide avec le client. « Nous apportons des méthodes innovantes, on se doit de montrer que la Caisse d’Épargne est une banque moderne, nous avons été les premiers à proposer le payement sur mobile. Nous aurons la capacité de proposer d’ici quelques mois une demande de crédit complètement dématérialisée. Ce qui permettra aux clients de recevoir les offres chez lui, de les étudier et de les traiter par voie numérique. Nous nous devons d’accompagner la digitalisation », juge Valérie Raynaud, membre du Directoire chargée du pôle Banque de détail.
Plus grand et plus proche
La Caisse d’Épargne a pour ambition de rester une banque de proximité, qui prend ses décisions localement. Elle désire garder son lien avec ses clients et ceux qui produisent la richesse du territoire. « Notre force en tant que banque coopérative régionale est de faire le nécessaire pour positionner le bon interlocuteur en face de chaque dirigeant, quelle que soit la nature de l’établissement ou de la responsabilité. Nous sommes la première banque régionale au niveau financier, c’est un plus pour accompagner le territoire », assure Michaël Kervran, membre du Directoire chargé du pôle Finances et engagements. La Caisse d’Épargne s’investit également dans différents domaines et partenariats. « Nous finançons la construction du nouveau centre aquatique à Amiens, note le membre du Directoire, nous soutenons également le musée de Picardie, ou l’équipe de hockey sur glace amiénoise. »
La fusion des deux banques devrait apporter une solidité sans lui retirer sa fonction de banque coopérative de proximité, car comme le certifie le président : « C’est notre marque de fabrique depuis bientôt 200 ans. »