L'ESC Amiens crée le Centre d'études en Risk Management

« Je me suis aperçu que l’Amrae, avec laquelle j’étais en relation par le passé, était peu représentée par les managers du risque dans les Hauts-de-France, une trentaine actuellement sur 1 500 au niveau national. Ce qui s’explique assez facilement par la typologie des entreprises de la région, pour la plupart de petite taille et pas nécessairement en capacité de créer un poste de manager du risque à temps plein », explique le Directeur général de l’ESC Yann Tournesac.

Le but du CERM : développer la recherche sur le risque

La culture du risque faisant partie de son ADN, il décide de se rapprocher de l’Amrae pour que l’ESC endosse le rôle d’antenne régionale de l’association et délivre la bonne parole en matière de gestion des risques. « L’Amrae étant partante, j’ai proposé que l’ESC puisse aller plus loin, en fédérant l’ensemble de nos enseignants-chercheurs sur un projet stratégique commun, celui du Risk Management. Nous sommes la seule école à en faire son principal thème de recherche », poursuit Yann Tournesac.

D’où la naissance il y a deux ans du Centre d’études en Risk Management, construit avec Philippe Boistel (qui en est le directeur), enseignant-chercheur et auteur d’articles et d’ouvrages, qui a rejoint en décembre 2020 le corps professoral de l’ESC pour manager et développer la recherche sur la thématique du risque.

Avant de se tourner vers l’enseignement et la recherche, Philippe Boistel a notamment créé un cabinet de conseil en marketing et communication, pour accompagner les entreprises, des PME aux firmes internationales, dans leur stratégie.

Le CERM a pour objectif de « développer un recherche structurée sur le thème du risque sous toutes ses formes : risques financiers, risques marketing, risques Ressources humaines, etc. » via notamment des publications mensuelles.

Insuffler la culture du risque aux entreprises

« Pour parler de risque, il faut évidemment s’adresser aux entreprises, relève Yann Tournesac. J’ai suggéré au Medef Somme que l’on initie ensemble une fois par mois les Mardis du Risk Management et ils ont immédiatement adhéré au projet. C’est un bon moyen d’insuffler les bonnes pratiques en la matière aux entreprises de la Somme. »

Les Mardis du Risk Management portent sur une thématique précise, et sont animés par un enseignant-chercheur ayant travaillé en amont sur le risque à l’ordre du jour, entouré de spécialistes. Le premier Mardi du Risk management de cette année s’est déroulé en février dernier, avec comme thème le risque réputationnel, considéré comme le risque suprême.

« Avec le contexte actuel, c’est d’autant plus important pour les entreprises de prendre en compte tous les risques possibles. Il faut être dans l’anticipation et la prévention, avoir en tête une cartographie des risques, c’est primordial. L’ESC a pour mission avec le CERM de diffuser cette culture dans la région et de fédérer les adhérents de l’Amrae », souligne le Directeur général, lui-même Risk manager Amrae [ndlr, qui en compte 2 500 sur l’ensemble du territoire national]. Yann Tournesac a également en projet de proposer des formations courtes sur le management du risque aux entreprises du territoire, et pour fin 2021/ début 2022, de formaliser une association avec le colloque francophone que le risque Oriane qui a lieu chaque année à Bayonne.

L’ESC a toute sa légitimité à s’emparer de cette question du risque, qu’elle a intégrée depuis de nombreuses années. Pour la "petite" histoire, Jacques Lesobre, ancien diplômé de l’École (promotion 1956) disparu l’an passé, avait reçu en 2001 l’Award Hall of fame d’International Risk Management à Londres pour son action menée à l’époque chez Matra. C’était également l’un des premiers Risk manager de France, reconnu comme un pionnier de la gestion du risque, dont il a posé les actuelles bases.