L’ANALYSE DE LA RENTABILITÉ
Idéales pour les entreprises jeunes, qui n’ont pas encore de chiffre d’affaires, et qui opèrent dans des domaines porteurs, les méthodes d’évaluation de la rentabilité permettent de valoriser le potentiel et la valeur future de ces jeunes pousses.
Alors que les méthodes d’évaluation patrimoniale sont plutôt axées vers le passé et le présent, une famille de méthodes d’évaluation est résolument tournée vers le futur : l’évaluation de la rentabilité, que l’on appelle également actualisation des flux de trésorerie. À partir d’hypothèses les plus rigoureuses possibles et l’établissement d’un business plan à 5 ou 10 ans, la valeur de l’entreprise sera déterminée par projection du résultat, en cumulant les flux de trésorerie susceptibles d’être dégagés au cours de ces prochaines années. On bâtira alors plusieurs scénarios, plus ou moins optimistes. L’expert-comptable prend alors en compte le flux de trésorerie opérationnel, ou cash flow, qui représente ce qu’il reste dans les caisses de l’entreprise après avoir payé les coûts liés aux ventes. Il va également analyser le flux de trésorerie net, ou free cash flow, qui est une mesure de la performance financière de l’entreprise. Il représente la différence entre le flux de trésorerie opérationnel et les dépenses en capital. C’est-à-dire qu’il vient après déduction des investissements nécessaires pour le maintien et le développement de l’activité de la société.
UN EXERCICE RISQUÉ
Pour déterminer la valeur de l’entreprise, le calcul consiste à additionner les flux de trésorerie disponibles après impôts, actualisés au taux de rentabilité exigé (c’est-à-dire ce que les investisseurs souhaitent obtenir), puis à en retrancher la valeur de l’endettement net. Cette méthode se base sur les performances futures de l’entreprise. Ainsi, les flux de trésorerie sont calculés sur des données prévisionnelles, c’est-à-dire des simulations, en moyenne sur les cinq à dix prochaines années, en fonction des performances actuelles de l’entreprise. Plusieurs scénarios sont prévus, allant du pire au meilleur. C’est donc uniquement sur le futur de l’entreprise que va se baser l’évaluation, et non sur son passé. Cela rend cette méthode idéale pour les start-up à fort potentiel, particulièrement dans les domaines porteurs de la finance ou des nouvelles technologies. On notera à cet égard que, selon l’Institut Friedland, la part de patrons de start-up envisageant de vendre leur société rapidement est passée entre 2005 et 2017 de 1 à 30%. Mais cette méthode est aussi la plus risquée, car personne ne peut prédire avec exactitude l’avenir. Le vendeur va avoir naturellement tendance à privilégier un scénario plus optimiste que l’acheteur, mais ils devront pourtant s’accorder sur les flux à prendre en compte, et leur évolution future, notamment en intégrant le risque, les taux d’intérêt et l’inflation. Un exercice compliqué, qui dépend souvent de critères d’interprétation subjectifs.