KoWork'Art : la nouvelle galerie qui casse les codes

Au 70 rue des Jacobins à Amiens, la cour intérieure pleine de charme invite à la flânerie, quelques organismes et commerces y ont aussi leur adresse. Sur le côté en contre-bas, au pied de la petite descente d'escalier digne de l'univers Harry Potter, la galerie KoWork'art a pris ses nouvelles dispositions. Des nouvelles dispositions car au départ, il n'y a pas si longtemps, la galerie avait ouvert tout au fond de la cour, dans un local plus étroit.

« Nous avons lancé l'association en avril 2023, témoigne Justine. Avec Walter, tous deux artistes – peintres, nous cherchions un local pour en faire notre galerie - atelier. Le premier local de 40 m² s'est présenté, encore nous fallait-il trouver des associés pour assurer le loyer. C'est là que la forme associative s'est définie. »

Très vite, une dizaine de personnes les a rejoints, en tant que résidents du KoWork'art : « Tout le monde contribue au loyer selon son espace d'accrochage des œuvres, mais en contre-partie l'association ne prend aucune commission sur leurs ventes. Dans cette configuration, l'association est autosuffisante, nous ne prenons même pas d'aides de la Ville ou de la Région. »

"C'est le mariage de l'art et de l'artisanat"

KoWork'art ne se caractérise pas cependant comme une galerie classique, elle rassemble l'exposition d'art avec l'artisanat, l'apprentissage, les ateliers bien-être, l'accueil du public jusqu'à la vente de matériel beaux-arts : « C'est le mariage de plusieurs mondes que nous voulions, en particulier ceux de l'art et de l'artisanat qui se retrouvent très rarement dans le même lieu », continue Justine. De fait, le local d'origine est rapidement devenu trop exigu et l'association a pu se déplacer de seulement quelques mètres, dans un espace de 120 m² à l'entrée de la cour.

KoWork'art a officiellement inauguré sa nouvelle galerie le 16 novembre, avec désormais 27 résidents, « tous des professionnels de l'art, c'est une condition sine qua non de l'association. En revanche, le public peut adhérer librement et participer à toutes nos actions. » Les actions sont en effet multiples, la galerie compte bien agir dans la culture amiénoise. Elle collabore déjà avec les associations et les structures locales, à l'image d'Aid'Ensemble, France Terre d'Asile, Octobre Rose ou encore France Travail avec qui KoWork'art propose de casser les codes dans la façon de se présenter aux recruteurs. L'association privatise également les lieux pour des événements spéciaux : atelier art-péro, afterwork, team building, petit-déjeuner, goûter, atelier anniversaire... Elle casse aussi les codes dans ses cours d'apprentissage artistique : « Nous ne faisons pas d'abonnement à l'année, souligne Justine. Ici, les gens viennent quand ils veulent, nous n'imposons rien. C'est comme à la maison, très familial, pour tout le monde et tous les âges. »

Sa récompense : « La larme à l’œil d'une adhérente retraitée, quand elle a pris conscience qu'elle pouvait enfin prendre du temps pour elle-même et assouvir sa passion pour l'art et la peinture. »