Fusion avec la CCI Cote d’Opale pour la CCI Littoral normand-picard
Au 1er janvier 2017, la CCI Littoral normand-picard aura fusionné avec la CCI Côte d’Opale. Une fusion devenue obligatoire suite au décret du 8 juillet interdisant le fonctionnement des CCI territoriales inférieures à moins de 10 000 ressortissants, et necéssaire pour concrétiser des projets du territoire.
Nous sommes face à une loi qui nous oblige à faire des choix et j’ai fait celui des élus de la Chambre », explique la mort dans l’âme Bernard Martel, président de la CCI d’Abbeville puis de la CCI Littoral normand-picard depuis décembre 1991. Artisan de la fusion en 2007 entre les chambres de commerces du Tréport et d’Abbeville, il doit se résigner à marier son bébé de 5 340 ressortissants et 45 salariés avec son homologue de Côte d’Opale (Boulogne-sur-Mer, Dunkerque et Calais) afin de constituer un ensemble de 22 000 ressortissants. En effet, les dispositions d’un décret du 8 juillet 2015, relatif à l’organisation du réseau des CCI, mentionnent depuis cette date l’interdiction du fonctionnement des CCI territoriales dont le nombre des ressortissants est inférieur à 10 000.
Solution rapide
« Les CCI sont mises à mal par l‘État depuis quatre ans, poursuit-il. Nous enregistrons 40% de ressources en moins. Nous avons dû emprunter pour faire fonctionner notre fonds de roulement. Ce fonds de roulement est utilisé pour créer et aménager de nouvelles zones d’activité et accompagner les entrepreneurs dans leur développement. L’État nous dit : “Vous devez participer à l’effort national de redressement des dépenses publiques !” À ce jour, de nombreuses CCI commencent à se regrouper pour réduire leurs dépenses mais y perdent leur rôle de proximité territoriale auprès des entreprises. » La CCI a dû, de ce fait, trouver une solution rapidement. Un groupe de travail de dix élus, mené par Jean- Jacques Blangy, ex-président du Medef Picardie, a préféré la fusion par rapport au maintien de la CCI Littoral normand-picard à son échelle : elle serait devenue une CCI sans pouvoirs. Côte d’Opale a été préférée à Seine-Mer (Rouen-Dieppe-Elboeuf) à la CCI Amiens-Picardie (qui pourrait fusionner avec l’Oise) ou Grand-Lille.
Continuité de territoire
« C’est une continuité de territoire, économiquement similaire au nôtre, notamment avec une identité maritime et touristique prédominante, des similitudes industrielles, des axes communs de transport routiers et ferrés. Les professionnels de pêche du Tréport sont pour moitié immatriculés à Boulogne. Les achats de poissons sont majoritairement réalisés par des professionnels de Boulogne. Des habitudes de travail se sont déjà créées entre les deux CCI », justifie-t-il. L’assemblée générale exceptionnelle des trente-six élus a validé ce choix le 15 septembre dernier. Il sera présenté le 19 octobre prochain à la CCIR de Picardie, puis à la préfète de Picardie, Nicole Klein, et au préfet préfigurateur de la grande Région, Jean- François Cordet. La décision finale appartiendra à Martine Pinville, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire. L’année 2016 doit servir à écrire un projet de territoire.
La fusion de cette nouvelle Chambre, deuxième en termes d’importance après Grand-Lille suite au mariage du Nord-Pas de-Calais et de la Picardie, serait effective au 1er janvier 2017, après les élections consulaires de fin 2016. De quoi permettre au projet de zone des Trois-Châteaux (11 hectares) et à la future zone industrielle au nord d’Abbeville (26 hectares), là où se trouve le futur-ancien Intermarché, de se concrétiser.