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ENFIN DU VRAC À AMIENS

ENFIN DU VRAC À AMIENS

La franchise Day By Day s’installe à Amiens cet été. Adepte du zéro déchet, Karine Gaudefroy, responsable du magasin, invite ses clients à acheter des produits locaux au poids, dans des bocaux ou dans des sacs réutilisables.

L’alternative fait du bien à l’environnement et au porte-monnaie. L’épicerie en vrac Day By Day est ouverte depuis mi-juin à Amiens. Elle propose de faire ses courses au poids. Les avantages : plus de maîtrise des quantités, donc moins de gâchis et moins de déchets ménagers, le tout pour un moindre coût.

LES AVANTAGES DU DÉTAIL

Karine Gaudefroy, responsable de la boutique, affirme que ses prix sont 5 à 30% moins chers qu’en grande surface. Ce grâce à une absence d’emballages inutiles et de frais publicitaires. « À première vue, entrer dans le magasin fait peur. Ici on achète en vrac donc tous les prix sont au kilo, ça peut sembler cher. En supermarché, on ne regarde jamais le prix au kilo sur l’étiquette. Si on fait attention à ça, alors on voit la différence ! » Pour se servir, il est recommandé de venir avec ses propres contenants (sacs en papier kraft, bocaux, filets…). Si le client n’en a pas d’avance, des récipients gratuits restent à disposition. « Il n’y a pas d’obligation de les rendre dans les jours qui viennent, mais on privilégie l’entraide : si vous avez des pots de confiture encombrants, je suis preneuse », sourit Karine Gaudefroy. L’adepte du zéro déchet s’est initiée à la pratique avant même de tenir son propre magasin. « J’ai commencé par venir dans mon supermarché habituel avec des boîtes en plastique pour prendre mes fruits et légumes au détail, plutôt que d’utiliser les sacs en plastique à disposition. On ne me l’a jamais interdit, il faut juste oser. » Parmi ses rayons, les produits vont des sucreries aux céréales, en passant par le vin, les produits de beauté ou d’entretien, et les croquettes pour animaux. 70% des 750 références présentes viennent de fournisseurs français. « L’avantage avec la franchise, c’est que le stock est déjà géré. En plus, nos produits sont secs, donc non-périssables. » Chaque franchisé a l’autorisation de proposer des produits locaux par la suite. Fin juillet, un miel produit à Boves est attendu.

PRENDRE DE NOUVELLES HABITUDES

Karine Gaudefroy a été assistante en chirurgie dentaire pendant 13 ans, puis art-thérapeute, avant de se lancer dans le commerce. Elle a connu l’enseigne Day By Day via un blog à propos du zéro déchet. « Pendant une période de régime, j’ai réappris à manger avec des légumes du marché et de saison… Petit à petit, je me suis mise au zéro déchet. Mais je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de magasin de vrac à Amiens, alors j’ai décidé d’ouvrir le mien via Day By Day, dont j’avais entendu parler. La franchise cherchait à s’implanter. J’ai été sélectionnée parmi un bon millier de demandes. » Manger mieux en réduisant ses déchets serait avant tout une question d’organisation.

« Je ne parle pas de zéro déchet absolu, convient la vendeuse. C’est impossible, je suis mère de deux enfants. Parfois je n’ai pas le temps qu’il faudrait. Mais je fais le maximum. » Le résultat reste flagrant : la famille ne sort ses poubelles qu’une fois tous les deux mois. La recette magique : gérer son stock et connaître les proportions dont on a besoin. « La solution est de programmer ses repas à la semaine pour prendre uniquement ce qu’il nous faut. Ça évite le gaspillage. » Karine Gaudefroy avoue économiser une quarantaine d’euros par semaine depuis qu’elle applique cette règle au quotidien. « Ma balance pèse au gramme près, les clients peuvent acheter une seule cuillère d’épice pour un repas en particulier », rassure-t-elle.

UNE DEMANDE DE PLUS EN PLUS FORTE

Et les Amiénois attendaient visiblement ce service depuis longtemps. Cinq jours après l’ouverture de Day By Day, plus de 150 clients avaient déjà franchi la porte du magasin, tandis que la page Facebook de la commerçante avait déjà 600 abonnés. « La clientèle est très variée, il y a beaucoup de jeunes. La nouvelle génération est sensibilisée et prend de bonnes habitudes environnementales tout de suite. J’espère qu’on pourra réparer les erreurs du passé, ou du moins arrêter les dégâts », se réjouit-elle.