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Charlet, un grossiste responsable

Fondé en 1948 par Paul et André Charlet, le grossiste en fruits, légumes et produits de la mer, dont le siège est situé à Bois-Grenier (59), a créé une plateforme à Amiens en 2012. Une implantation qui permet à l’entreprise familiale d’entretenir une plus grande proximité avec ses clients mais aussi avec sa trentaine de fournisseurs locaux.

Le groupe Charlet à Amiens.
Le groupe Charlet à Amiens.

« Nous sommes un intermédiaire responsable avec une politique de prix équitable : nous travaillons en toute transparence et dans le respect du métier de chacun. Il faut que tout le monde s’y retrouve, le producteur, le client et nous, en tant qu’intermédiaire », souligne Christophe Thopart, qui a intégré le groupe Charlet il y a douze ans. Ce fils d’agriculteur, à la tête du site amiénois depuis quatre ans, s’appuie aujourd’hui sur une trentaine de producteurs de l’ex-territoire picard mais aussi 120 issus des Hauts-de-France ainsi que sur le groupe Advitam, dont la maison mère Unéal est une figure historique du secteur agricole du territoire, pour proposer une large gamme de fruits et légumes. Un goût pour les circuits courts qui est l’une des marques de fabrique du grossiste nordiste. « C’est une priorité pour nous », confirme Christophe Thopart qui travaille à 60% pour la restauration collective. Le reste de l’activité est ventilé entre la restauration commerciale, le commerce de détail et la grande distribution. 

Miser sur les circuits courts

Le groupe propose une large variété de fruits et de légumes.(C)Groupe Charlet

« La rencontre avec les producteurs se fait beaucoup par le bouche à oreille, nous regardons la qualité de leurs produits, les conditions de production et s’ils ont une certification Haute Valeur Environnementale qui est de plus en plus plébiscitée par nos clients », résume celui qui a vu l’engouement pour les denrées locales croître avec les années. « Je ne sais pas si l’on peut parler de mode, mais c’est une vraie demande qui devrait encore se renforcer au moment de l’entrée en vigueur de la loi EGalim », professe-t-il.

À partir de janvier 2022, les acteurs de la restauration collective devront proposer au moins 50% de produits durables et de qualité, dont 20% issus de l’agriculture biologique. Des critères auxquels les cultures locales peuvent répondre. « Il y a encore beaucoup de pédagogie à faire, notamment sur la saisonnalité et le prix. Il faut trouver le bon équilibre », ajoute cependant Christophe Thopart avant d’évoquer la question des volumes, une problématique récurrente à laquelle est régulièrement confronté le grossiste. « C’est un gros sujet chez nous. C’est pour cela que nous avons besoin d’avoir plusieurs producteurs pour un même produit : nous devons pouvoir jongler et assurer une quantité suffisante de marchandises », explique-t-il.

Toujours à la recherche de nouvelles pistes de développement, Christophe Thopart a noué depuis un an un partenariat avec la coopérative Bio d’ici, pour qui il assure notamment le transport des fruits et légumes. Il a également misé sur Norocéan, la branche maritime du groupe Charlet. « Cela nous permet de proposer à nos clients des produits de la mer qui proviennent à 80% de la région puisque nous travaillons avec les criées de Boulogne-sur-Mer, Dieppe et Fécamp », détaille-t-il.  

Un fonctionnement souple

La dimension familiale du groupe Charlet a joué un rôle déterminant dans la croissance de l’entreprise. Depuis plus de sept décennies, celle-ci a instauré une relation de confiance avec ses 250 collaborateurs. Des valeurs humaines qui s’appliquent aussi à ses fournisseurs et ses clients. « Nous sommes tous animés par une vision commune de respect et de bienveillance, de l’acheteur au préparateur de commandes en passant par le commercial sur le terrain », assure Christophe Thopart dont la structure emploie une vingtaine de salariés.

Cette conception du métier de grossiste a d’ailleurs été prépondérante dans le choix d’installer à Amiens une plate-forme multi-services et multi-produits. « Nous sommes sur une zone stratégique, à la fois proche de nos clients et de nos fournisseurs, il y a un vrai lien de proximité entre nous, ils savent qui nous sommes », pointe-t-il. Six jours sur sept, le site vit au rythme du chargement des camions, des commandes clients et du ramassage des denrées chez les différents fournisseurs de la firme. « Le gros de l’activité se fait entre 7h et midi, la matinée est consacrée aux livraisons. L’après-midi nous récupérons les fruits et légumes chez les producteurs pour ensuite préparer les commandes jusque tard dans la nuit. En fait, il y a toujours quelqu’un ici », sourit-il.

Un ballet parfaitement orchestré qui a cependant connu quelques perturbations pendant la crise sanitaire. « Nous avons été obligés de nous réorganiser et de nous adapter à la situation. La réactivité étant une notion indispensable dans notre métier, nous avons su réagir très vite », souligne Christophe Thopart qui se veut optimiste malgré le manque de visibilité. 


Un service de logistique internalisé 

Le grossiste a développé un servie logistique.(c)Groupe Charlet

Le Groupe Charlet a fait le choix il y a quelques années d’investir dans sa propre flotte de véhicules pour créer un service logistique complémentaire à son métier de grossiste. La Houssoye Transport effectue aujourd’hui entre 30 et 35 tournées quotidiennes dans le nord de la France, dont six à partir d’Amiens. Un chiffre qui devrait prochainement augmenter avec la création de circuits l’après-midi. « La logistique est un élément clé dans notre secteur d’activité. En internalisant la compétence transport nous maîtrisons les coûts mais aussi la qualité de cette prestation. Nous pouvons ainsi offrir à nos clients un service global dont nous sommes fiers. C’est un vrai atout, notamment auprès des grands groupes de restauration », note Christophe Thopart, qui a sensiblement développé le parc automobile amiénois depuis son arrivée, passant de trois à six camions et huit chauffeurs sur le site. Autre particularité de l’activité : les livreurs assurent la collecte et les livraisons pour le compte du groupe Charlet mais également pour des tiers. « Lorsque nous allons chez un producteur nous pouvons récupérer des produits qui nous sont destinés mais aussi une commande pour un autre client. C’est une offre pratique pour nos partenaires mais aussi pour nous. Nous optimisons nos déplacements et nous réduisons notre impact environnemental », poursuit-il. Un dispositif inédit qui a d’ailleurs permis de gagner de nouveaux marchés et de reconquérir d’anciens clients. 


Une équipe polyvalente 

Les produits collectés sont stockés chez Charlet.(c)Groupe Charlet

« Ma principale mission est de gérer une société de restauration qui compte une centaine de sites dont des écoles, des restaurants d’entreprises et des maisons de retraite », résume Delphine Koempgen, assistante commerciale chez Charlet Amiens. Chaque jour elle enregistre les commandes, vérifie la validité de celles-ci et propose des produits de remplacement en cas de référence manquante. « Il faut être très vigilant, les cahiers des charges sont très précis, les menus sont prévus plusieurs mois en amont et répondent à des besoins nutritionnels stricts, les marges de manœuvre sont assez réduites », poursuit celle qui est en contact régulier avec des gestionnaires d’achats, des chefs cuisiniers ou des directeurs d’établissements. Un rôle en première ligne où elle doit gérer imprévus et aléas au quotidien. « Il faut être très souple d’esprit et pouvoir passer d’un sujet à l’autre, chaque client a ses spécificités. La polyvalence est aussi une qualité essentielle : nous sommes appelés à réorienter les appels, faire la caisse du jour… nous sommes une petite équipe, en dehors de nos missions principales il y a toujours des choses à faire », souligne Christophe Thopart. 


 Charlet Amiens en chiffres :

  • Entre 15 et 20 salariés selon l’activité.
  • Entre 30 et 35 producteurs issus de l’ex-territoire picard.
  • 120 producteurs des Hauts-de-France.
  • Une flotte de six camions.
  • 2 500 tonnes de volume annuel de marchandises.
  • 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.