Bercy lance un comparateur de tarifs bancaires en ligne
L’impartialité : telle sera la première vertu du comparateur de tarifs bancaires, http://www.tarifs-bancaires.gouv. fr/. Ce dernier, mis sur pied par le ministère de l’Économie a été présenté par Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, lors d’une conférence de presse, le 1er février, à Paris. L’outil, gratuit, est disponible en ligne, accessible via smartphones et tablettes. Il permet la comparaison des 11 tarifs bancaires les plus courants, auprès d’environ 150 établissements, soit plus de 98% du marché, promet Bercy. Et les données sont mises à jour chaque semaine. Concrètement, l’Internaute sélectionne le type d’établissement qui l’intéresse, puis il effectue un tri géographique (à l’échelle du département) et enfin, il choisit un maximum de six services dans la liste proposée. Exemples : l’abonnement à des services de banque à distance, le prix d’une carte de paiement à débit immédiat, les frais de retrait d’espèces à un DAB d’une autre banque ou encore le montant de la cotisation à une offre d’assurance perte ou vol des moyens de paiement. Un tableau comparatif des tarifs proposés par les établissements sélectionnés s’affiche alors. Si, sur Internet, d’autres comparateurs de prix des services bancaires sont déjà disponibles, l’avantage de celui de Bercy est d’être « totalement déconnecté de toute mise en valeur de tout établissement quel qu’il soit », a précisé Michel Sapin. La consultation est anonyme et l’internaute est assuré de ne pas recevoir de sollicitation commerciale par la suite. En revanche, l’outil ne permet pas la comparaison des divers packages ou offres personnalisées proposés par les établissements bancaires.
Des clients qui changent peu de banque
Le dispositif s’inscrit dans la politique du gouvernement visant à renforcer la concurrence entre les banques, en améliorant la transparence et la possibilité de comparer les tarifs bancaires ainsi qu’en rendant plus simple le changement d’établissement pour les clients qui le souhaitent. De fait, il existe un « fort décalage entre l’envie déclarée par les consommateurs de changer de banque et la réalité du changement », d’après l’étude de l’association de consommateurs Que Choisir, de décembre 2014, “Mobilité bancaire, mythes et réalités”. Le taux de mobilité bancaire moyen en France, de l’ordre de 3,3%, est largement inférieur à celui connu d’autres pays européens, évalué entre 8 et 10%, en fonction des études. Pis, ce taux est encore plus faible que celui constaté dans d’autres services comme les assurances, (15,7% en assurance auto, par exemple). Pourtant, les Français sont loin de se déclarer satisfaits de leur banque : d’après l’étude, les clients des banques sont rares à être prêts à recommander leur établissement. 18% déclarent qu’ils ne re-signeraient pas avec la même banque, si c’était à refaire. Au total, « entre 20 et 25% des clients seraient tentés par un changement de banque », précise Que Choisir. « Le multi-équipement en produits bancaires, tels que le crédit (personnel ou immobilier), l’assurance-vie et les comptes d’épargne réglementée, favorise la sédentarité du client et de son compte courant bancaire qui sert de pivot aux opérations de prélèvement et de virement », explique pour sa part un rapport sur la portabilité bancaire de décembre 2014, du ministère de l’Économie. Depuis cette date, plusieurs dispositions ont été prises : la loi Macron pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, d’août 2015, a prévu de favoriser la mobilité bancaire en permettant au consommateur de changer de banque sans effectuer de démarches administratives, à l’exception de la signature d’un mandat chargeant la nouvelle banque de rediriger ses virements et prélèvement réguliers vers son nouveau compte. Le dispositif devrait rentrer en vigueur début 2017.
Anne DAUBRÉE