Stratégie
À Foreste, Champs de Légumes s’enracine
Depuis sa création en 2016, l’entreprise Champs de Légumes n’a cessé de croître. L’année dernière, cette société, basée à Foreste (Aisne), a industrialisé ses process, ce qui lui a permis de gagner en productivité. Zoom sur une entreprise familiale aux grandes ambitions.
Enracinée à Foreste, l’entreprise Champs de Légumes, spécialisée dans la production, le conditionnement et l’expédition de carottes, ne cesse de croître. Les deux dirigeants, Augustin et Matthieu d’Hérouël, qui sont aussi cousins au quotidien, ont décidé d’industrialiser leurs process. « L’année dernière, nous avons investi dans la robotisation du triage et du conditionnement », introduit Augustin d’Hérouël, le co-dirigeant.
Sont ainsi entrées, dans les 6 000 m² d’ateliers, d’imposantes machines (laveur industriel, effaneur, calibreur optique…), dont la dernière sera installée début janvier 2023. « Pour le process : nous retournons les caisses en bois de carottes à l’entrée, elles sont ensuite déterrées et lavées, avant d’être calibrées. Puis nous les polissons et finalisons le tri grâce à une machine de triage optique, avant d’être emballées et mises sur palettes », détaille le co-dirigeant. Un investissement qui permet à Champs de Légumes de gagner en productivité. « Nous sommes passés en rendement horaire de trois à neuf tonnes conditionnées et prêtes à être expédiées vers les centrales d'achat », affirme Augustin d’Hérouël.
Top 10 des producteurs/ conditionneurs de carottes en France
Si l’entreprise a fait le pari de l’industrialisation, c’est parce qu’elle était confrontée à deux problématiques majeures : elle était en sous capacité de conditionnement et peinait à recruter de nouveaux salariés. Grâce aux robots, Champs de Légumes est aujourd’hui dans le top 10 des producteurs/ conditionneurs de carottes en France. Cependant, les dirigeants l’assurent, les hommes et femmes, n’ont pas déserté les lieux. « Alors qu’il y a sept ans, nous employions une dizaine de personnes, aujourd’hui nous en employons une trentaine en période creuse et une quarantaine en temps de forte activité. Robotiser nos process a du bon aussi pour nos salariés, nous leur évitons des troubles musculosquelettiques », confie Augustin d’Hérouël.
L’entreprise forestoise, qui a déjà investi plusieurs millions d’euros dans sa transformation depuis sa création, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’ici deux ans, elle souhaite s’attaquer à une nouvelle problématique : celle du gâchis de production. « En général, nous produisions 15 000 tonnes de légumes par an, dont 12 000 tonnes de produits frais vendus. Seulement, aujourd’hui, c’est 25% de nos carottes qui ne peuvent pas être vendues en tant que produit frais à cause d’un déclassement qualité. Elles sont envoyées vers l’industrie lourde du surgelé pour être réduites en purée ou en rondelles à très bas prix, explique clairement Augustin d’Hérouël avant d’éclairer son propos : Nous aimerions mieux les valoriser sur notre site plutôt que de les envoyer vers l’extérieur. »
Des produits élaborés, cuisinés de longue conservation
Ainsi, une réflexion est engagée sur la création de produits élaborés, cuisinés de longue conservation. « Avec les projets que nous avons dans les cartons, l’idée est que nous valorisions nous-même 98% de ce que nous produisons », témoigne le co-dirigeant de Champs de Légumes. Une nouvelle page va germer, pour l’entreprise, dont 15% de la capacité d’usine est encore disponible. Chez Champs de Légumes, la carotte a bonne mine.