3D pour Fonderie Boutté
L’entreprise de 48 salariés, implantée a Beauchamps, vient d’acquérir une imprimante 3D pour réaliser des pièces sans outillages ni modèles a partir d’un seul fichier informatique. Une première en France pour ce type d’entreprise. Ce qui lui a valu de recevoir une mention spéciale du jury dans la catégorie innovation au MIDEST.
Dans la salle qui lui est consacrée, l’imprimante 3D sable de la Fonderie Boutté avec ses deux mètres de haut est bien impressionnante. Elle est adaptée pour les fonderies. Elle serait unique en France. Elle réalise des noyaux, des pièces et des moules complexes en sable directement à partir de données CAO.
Très vite
« Aujourd’hui, il faut aller très vite, explique Jean-Marie Depoix, le directeur de l’entreprise de 48 salariés. Nous fabriquons notamment des prototypes de turbo. Au bout de trois semaines, les tests pour vérifier les performances du constructeur automobile peuvent être réalisés. Sans cette imprimante, dans cinq ans, nous ne ferons plus de turbos. Elle est souvent la solution idéale pour des productions de 1 a 10 pièces. Cela pérennise cette activité et nous espérons développer d’autres secteurs dans l’automobile mais aussi dans des domaines pour lesquels nous n’avons jamais travaille, comme le ferroviaire. » Cet investissement sonne comme une indéniable volonté de gagner des marchés et d’asseoir les compétences de Fonderie Boutté. Cette entreprise est spécialisée dans le prototypage de pièces de fonderies qu’elles soient fabriquées en procédé moulage classique avec outillage ou via l’impression en 3D. Elle peut fabriquer des pièces de 1 kg à 1 tonne. Elle travaille : aciers carbone, aciers inoxydables, fontes grises, fonte spéciale, super alliages. Pour des secteurs différents : automobile (un tiers de son activité), robinetterie, pompes, vannes, centrales thermiques, pétrochimie, pièces diverses pour la mécanique, l’énergie. Côtés moyen de production, elle est notamment équipée de deux fours de 750 kg, d’un four de 500 kg, d’un bureau d’études équipé de Solidworks et de Magma, de deux carrousels de moulage.
Fondée en 1867
La Fonderie Boutté a été fondée en 1867 à Friville-Escarbotin. En 2010, elle a quitté son siège historique à cause de locaux vétustes et pour des raisons environnementales pour 3 700 m2 Beauchamps.
Un déménagement qui a failli sonner son glas. Elle a alors enregistré une baisse de chiffre d’affaires de 30 à 50%. Placée en liquidation judiciaire, elle a été reprise par l’Acierie et la Fonderie de la Haute-Sambre basée à Berlaimont, dans le Nord : « C’était une belle societe, confie Jean-Paul Fouquet, leur PDG.
Le personnel possédait un savoir faire certain. Elle paraissait bien équipée. Nous n’allions pas la laisser mourir d’autant que son activité est complémentaire de la nôtre. Nous avons fait une proposition qui a été acceptée. Aujourd’hui, la société a prouve que nous pouvions lui faire confiance. Avec 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2015, nous sommes dans les objectifs que nous nous étions fixes. »